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Allemagne : le début d'un retournement ?
information fournie par Boursorama 27/10/2014 à 18:44

L'Allemagne déçoit les marchés depuis trois semaines. La rigueur étoufferait-elle l'économie allemande ?

L'Allemagne déçoit les marchés depuis trois semaines. La rigueur étoufferait-elle l'économie allemande ?

Rien ne va plus pour le « bon élève » de l’Europe. Les statistiques mitigées sur l’économie d’outre-Rhin s’accumulent depuis trois semaines. Le marché s’interroge ce lundi sur le moral des entrepreneurs allemands, ressorti plus bas que prévu.

L’effet positif des stress tests bancaires en début de séance a vite laissé place à l’inquiétude engendrée par le traditionnel indice mensuel Ifo. Cet indicateur du moral des entrepreneurs allemands a baissé davantage que prévu en octobre, retombant au niveau de l’année 2012. L’indice s’établissait à 103,2 points alors que le consensus des analystes tablait sur un chiffre de 104,7. L’indicateur baisse pour le sixième mois consécutif.

La séance boursière est ainsi passée en territoire négatif, creusant ses pertes à la mi-séance avant d’entamer une légère reprise après 15h. Les inquiétudes sur l’Europe dictent une nouvelle fois l’humeur du marché.

Accumulation de mauvais signaux

L’inquiétude des marchés provient surtout de l’accumulation de mauvais signaux sur l’état de santé de la « locomotive allemande ». Pour rappel, l’annonce du ralentissement de l’industrie du pays il y a trois semaines avait été l’un des principaux déclencheurs de la panique boursière des 15 et 16 octobre.

L’image du pays se craquelle d’autant plus que le pays serait sur le point d’entrer en récession. Le PIB du T3 pourrait ressortir en contraction par rapport au T2 qui accusait déjà une baisse de 0,2% par rapport au début d’année. De ce point de vue, peu de pays européens sont dans une situation aussi difficile, même la France qui reste en croissance, bien que celle-ci soit très faible.

Un passage à vide qui s’explique en partie par le manque de demande extérieure, aussi en provenance de Chine (dont la croissance se tasse) que du reste de l’Europe. Ceci réduit à court terme les exportations allemandes qui sont au cœur de l’économie nationale. Toutefois, les problèmes du pays seraient plus profonds.

Trop d’austérité tue la croissance

Le problème de l’Allemagne vient peut-être de sa volonté de « trop bien faire ». La rigueur budgétaire à tous les échelons serait un frein à long terme pour la croissance, et c’est ce dont le marché commence à prendre conscience.

En Allemagne, effacer les dettes ou arriver à l’équilibre budgétaire est un objectif de premier plan tout à fait compréhensible de prime abord. L’Etat autant que les « Länder » ou les villes affichent cette même volonté de diminuer leur endettement public. Une gestion a priori très saine des finances publiques.

Pourtant, cette rigueur budgétaire n’a pas toujours été le credo de l’Allemagne et aurait des conséquences inattendues. La politique de rigueur allemande est avant tout née d’une réaction à la crise des dettes souveraines européennes débutée en 2010. Or, à trop vouloir se protéger contre l’endettement public, l’Allemagne a peut-être mis en place les bases d’une nouvelle crise : la crise de la croissance. Sans relance, sans souplesse budgétaire, sans aides, l’économie ne parvient plus à progresser. Et l’inquiétude des marchés pourrait revenir alors que l’Allemagne pensait précisément avoir pris les mesures adéquates pour s’en prémunir.

L’épargne ralentit la dynamique

L’Allemagne connaît par ailleurs l’un des plus forts taux d’épargne d’Europe. Bien sûr, épargner ses revenus permet à chacun d’avoir une situation plus stable et de se prémunir d’éventuelles difficultés à venir.

Cependant, d’un point de vue macroéconomique, l’argent épargné ne tourne pas dans l’économie. Certes, l’épargne placée en banque est indirectement réinvestie sous formes de prêts à d’autres acteurs de l’économie. Mais l’effet n’est pas le même par rapport à une dépense d’argent qui va générer un cycle vertueux de chiffre d’affaires, de bénéfices et donc d’investissement de la part des entreprises. En fin de compte, l’économie allemande ralentit petit à petit et les chiffres publiés sont considérés comme médiocres.

Xavier Bargue

11 commentaires

  • 27 octobre 21:17

    Merkel et schauble vont pouvoir goûter le résultat de leur politique européenne de la terre brûlée.


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