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Algérie-Elu président dès le premier tour, Tebboune promet d'ouvrir une "nouvelle page"
information fournie par Reuters 13/12/2019 à 20:09

 (Actualisé avec déclaration du président élu § 3-4, éléments
biographiques § 13-14-15 et manifestation § 8-9)
    par Lamine Chikhi et Hamid Ould Ahmed
    ALGER, 13 décembre (Reuters) - Abdelmadjid Tebboune,
éphémère Premier ministre d'Abdelaziz Bouteflika, a été élu dès
le premier tour de l'élection présidentielle en Algérie, à
l'issue d'un scrutin boycotté par le mouvement de contestation
populaire "Hirak" qui s'oppose au maintien au pouvoir de "la
vieille garde". 
    L'ex-ministre, qui est âgé de 74 ans, a remporté 58,15% des
suffrages selon les résultats préliminaires annoncés vendredi
par le président de l'autorité nationale des élections, qui a
fait état d'un taux de participation de 40% au scrutin de la
veille.
    Dans sa première déclaration publique, il a annoncé qu'il
lancerait des consultations en vue de la rédaction d'une
nouvelle Constitution qui, a-t-il dit, sera ensuite soumise à
référendum.
    Il a également tendu la main aux partisans du "Hirak", leur
proposant un "dialogue sérieux" et promettant d'"ouvrir une
nouvelle page" dans l'histoire de l'Algérie. 
    Abdelmadjid Tebboune faisait face à quatre autres candidats
- Ali Benflis, qui a dirigé le gouvernement en 2000-2003,
Azzeddine Mihoubi, ancien ministre de la Culture soutenu par le
Front de libération nationale (FLN), Abdelkader Bengrine,
ex-ministre du Tourisme, et Abdelaziz Belaïd, ancien membre du
comité central du FLN.
    Aucune mission d'observation étrangère n'avait été
accréditée pour ce scrutin provoqué par la démission d'Abdelaziz
Bouteflika, écarté du pouvoir début avril sous la pression de la
rue et de l'armée alors qu'il s'apprêtait à briguer un cinquième
mandat.
    A l'origine de son départ, les partisans du "Hirak"
(mouvement, en arabe), qui a débuté en février, ont prévenu ces
derniers jours qu'ils n'accorderaient aucun crédit aux résultats
officiels, estimant que les cinq candidats étaient tous issus de
la "vieille garde" qui monopolise le pouvoir depuis
l'indépendance, en 1962.
    
    "NOUS NE NOUS ARRÊTERONS PAS !"
    Des milliers de manifestants, qui réclament le départ de
l'ensemble de l'élite au pouvoir au profit d'une nouvelle
génération, sont de nouveau descendus dans les rues vendredi
pour manifester leur opposition en dépit d'une forte présence
policière.
    "Ce pays est à nous et nous faisons ce que nous voulons",
ont-ils scandé sous une banderole prévenant: "Nous ne nous
arrêterons pas !"
    La veille, jour du scrutin, des milliers de personnes
avaient déjà défilé dans les rues d'Alger et d'autres villes aux
cris de "Pas de vote ! Nous voulons la liberté !" pour dénoncer
la tenue de l'élection présidentielle  . 
    "Nous avons renversé Bouteflika, nous renverserons tout le
système", a prévenu Riad Mekersi, un jeune de 24 ans qui n'a
manqué aucune manifestation du mouvement Hirak à Alger. "Nous
n'abandonnerons pas".       
    Au-delà de ce contexte social agité, Abdelmadjid Tebboune
arrive au pouvoir dans une conjoncture économique préoccupante,
avec un taux de chômage qui touche un quart des moins de 30 ans,
et une chute des exportations de gaz et de pétrole, principales
ressources du pays, ces dernières années. 
    
    "SÉPARER L'ARGENT DE LA POLITIQUE"
    Plusieurs fois préfet et ministre, notamment chargé des
collectivités locales, de l'habitat et de la culture, il a été
nommé Premier ministre en mai 2017 par Abdelaziz Bouteflika mais
écarté moins de trois mois plus tard, emporté par une purge au
sein de l'entourage présidentiel motivée par des accusations de
corruption.
    Durant la campagne, il s'est appuyé sur cette éviction pour
se tailler une image d'homme intègre qui s'est dressé face à
Bouteflika. Et ses partisans soulignent que l'arrestation de son
propre fils pour corruption présumée est la preuve de
l'indépendance du nouveau président-élu face aux autorités
soutenues par l'armée.
    Tebboune s'est engagé à "séparer l'argent et la politique".
Il a également fait de l'accès au logement un point prioritaire
et s'est engagé à réduire le chômage.
    S'exprimant à l'issue du Conseil européen à Bruxelles,
Emmanuel Macron a souhaité que "les aspirations exprimées par le
peuple algérien trouvent une réponse dans le dialogue qui doit
s'ouvrir entre les autorités et la population".
    "Il appartient aux Algériens d'en trouver les voies et
moyens dans le cadre d'un véritable dialogue démocratique et je
leur dis avec respect et amitié que dans ce moment crucial de
leur Histoire, la France se tient à leurs côtés", a ajouté le
président français. 

 (version française Jean-Philippe Lefief, Marine Pennetier et
Henri-Pierre André, édité par Simon Carraud)
 

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