Air France-KLM a remboursé 75% de l'aide à la recapitalisation accordée par l’État français
information fournie par AOF17/03/2023 à 18:14
(AOF) - Air France KLM annonce avoir remboursé 300 millions d'euros d'obligations perpétuelles de l'État français, franchissant ainsi le seuil de 75% de remboursement de l'aide à la recapitalisation octroyée lors de la crise du Covid-19. Le groupe précise qu’il refinancera 320 millions d'euros par le biais d'une nouvelle émission d'obligations hybrides perpétuelles auprès de l'État français, non soumises à des contraintes.
En avril 2021, Air France-KLM et l'État français ont convenu de convertir le prêt direct de 3 milliards d'euros accordé fin mai 2020 en obligations hybrides perpétuelles qualifiées d'aide à la recapitalisation (et assorties de plusieurs contraintes). Cette aide, accordée lors de la crise du Covid-19 à Air France et Air France-KLM avait été approuvée par la Commission européenne le 5 avril 2021.
En 2022, le groupe a remboursé 2,4 milliards d'euros sur ces 3 milliards d'euros, portant le montant résiduel à 600 millions d'euros. Comme annoncé lors de la présentation des résultats annuels 2022 du Groupe, Air France-KLM et Air France ont l'intention de sortir intégralement de l'aide à la recapitalisation et des contraintes associées à compter du 19 avril 2023.
AOF - EN SAVOIR PLUS
a
- Numéro 1 européen du transport aérien, né en 2000 de la fusion entre Air France, créé en 1933, et le hollandais KLM, fondé en 1019 ;
- Chiffre d'affaires de 14,3 Mds€ réalisé à 86 % dans le transport de passagers et le cargo, puis la maintenance pour 7 % et la filiale Transavia pour 7 % ;
- Modèle d'affaires fondé sur l’optimisation de l’utilisation de la flotte, l’amélioration de la performance opérationnelle, la simplification des structures et les connectivités d'une part, la croissance du réseau court et moyen-courrier et le développement du long courrier par alliances (alliance de 19 compagnies d'aviation dans SkyTeam) et partenariats ;
- Capital détenu à 28,6 % par l'Etat français, 9,3% par l'état néerlandais, 9 % par CMA-CGM, 4,7 % par China Airlines et 2,5 % par Delta Airlines, Anne-Marie Couderc présidant le conseil d'administration de 19 membre, Benjamin Smith étant directeur général ;
- Renforcement du bilan : à fin septembre, fonds propres encore négatifs mais améliorés de 4 Mds€ en 2022, dette nette ramenée à 6 Mds€, liquidités de 12,3 Mds€.
Enjeux
- Stratégie de transformation via l’organisation, la réduction des coûts, la gestion de la flotte et le transfert à Transavia du réseau intérieur français hors Marseille, Nice et Toulouse :
- levier de la dette ramené à 3-3,5 % en 2023,
- marge opérationnelle de 7 à 8 % en 2024 ;
- Stratégie d'innovation :
-au service de la relation attentionnée avec le client (recours massif aux techniques d’assistance vocale, intelligence artificielle, blockchain et réalité augmentée),
- vers une aviation propre soutien au carburants durables, roulage électrique pour le tractage au sol, surveillance de l’atmosphère…;
- Stratégie environnementale visant la réduction de 50 % (vs 2005) des émissions de CO2 :
- Plan Climat avec 6 priorités dont modernisation de la flotte (2,5 Mds€ investis dans des avions consommant 25 % de moins de carburants), carburants durables ou SAF (3 % en 2023, 10 % en 2030), plan de compensation avec le système CORSIA ;
- lutte contre les nuisances sonores,
- recyclage à 60 % des déchets dangereux en 2020 et réduction, d'ici 2030, de moitié des déchets résiduels et engagement dans la biodiversité ;
- Capacité du Groupe à 89% du niveau de 2019 et coefficient d’occupation à 88%, proche du niveau de 2019 (90%) ;
- Hausse des cours de kérozène compensée par les économies de coût ;
- Remontée de la recette unitaire par passage, de 7,3 € à fin septembre.
Défis
- Incertitudes sur les aéroports chinois et manque de personnel dans les aéroports mondiaux ;
- Hausse des cours de kérozène compensée par les économies de coût ;
- Poursuite du désendettement par remboursement des aides publiques -fin 2022 d’abord, mai 2024 ensuite- et renforcement des fonds propres par émissions d’obligations hybrides en 2022 et 2023 ;
- Rumeurs d’intérêt pour la compagnie portugaise TAP ;
- Après un doublement des revenus et une confirmation du retour à la rentabilité nette à fin septembre, anticipations 2022 d’une capacité en sièges-km égale à 80 % des niveaux de 2019 pour Air France-KLM et de 115 % pour Transavia et d’un résultat opérationnel de 900 M€ ;
- Non versement de dividende en 2021 (pour la 7ème année consécutive).
Des résultats à nouveau fragilisés pour les compagnies européennes
Alors que le carburant représente jusqu'à 35% de leurs coûts, les professionnels estiment que les compagnies aériennes européennes ne devraient pas revenir aux bénéfices avant 2023 ou 2024 au plus tôt. Ces acteurs prévoient que les prix de l'énergie resteraient élevés au moins jusqu'en 2023. L'Association internationale du transport aérien (IATA) a annoncé une prévision de pertes cumulées de 9,7 milliards de dollars en 2022 pour les compagnies aériennes à travers le monde il faudra encore attendre 2023 pour voir le retour aux bénéfices à l'échelle globale du fait notamment de la flambée des coûts du pétrole et de la hausse des coûts de main-d'œuvre. Point positif : la demande de voyage semble résister aux incertitudes provoquées par la situation économique et politique internationale. Toutefois les incertitudes concernant le Covid, la guerre en Ukraine, ainsi que la hausse des prix renforcent les réservations de dernière minute. Selon l'Iata, seulement 8 % des réservations internationales passées fin mai allaient au-delà de septembre.
Le climat social se dégrade dans les compagnies low-cost
Ces compagnies bénéficient d'un redémarrage très fort. Elles avaient déjà réussi à accaparer 40% du trafic aérien en 2021, cette proportion pouvant même monter à 50% cette année. Toutefois des mouvements de grève ont affecté l'activité de Volotea, d'EasyJet et de Ryanair, avec des confrontations sur les rémunérations et les conditions de travail. De façon générale, le secteur se heurte à une pénurie de personnel. Après avoir coupé sévèrement dans leurs effectifs en 2020 et 2021, les compagnies et les aéroports doivent recruter urgemment pour accompagner le redécollage de l'activité.
Euronext Paris | -3.14% |

Mes listes
Une erreur est survenue pendant le chargement de la liste
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer