A suivre aujourd'hui... Orpea
information fournie par AOF26/10/2022 à 08:06
(AOF) - Orpea, dont la cotation reprend ce jour, doit renégocier sa dette y compris les covenants de nombreuses lignes de financement risquant de ne pas être respectés en l’état au 31 décembre 2022. Le groupe anticipe des dépréciations d'actifs au 31 décembre liées à la revue stratégique en cours et estimées, à date, entre 2,1 et 2,5 milliards d'euros avant impôts. Le contexte actuel affecte la performance opérationnelle et le programme de cessions d'actifs tel qu'envisagé dans le plan de financement agréé avec les principaux partenaires bancaires en mai et visant à assurer la liquidité du groupe.
Orpea S.A a par conséquent obtenu hier l'ouverture d'une procédure amiable de conciliation auprès du président du tribunal de commerce spécialisé de Nanterre. Cette procédure a pour objectif de permettre à Orpea S.A d'engager avec ses créanciers financiers des discussions relatives à la restructuration de sa dette financière, à l'obtention de nouveaux moyens financiers et à l'ajustement de ses covenants, dans un cadre stable et juridiquement sécurisé. La procédure de conciliation concerne uniquement la dette financière de l'entité juridique Orpea S.A et n'impliquera pas les créanciers opérationnels (comme par exemple les fournisseurs).
Elle n'aura aucune incidence sur les opérations, les salariés, les patients, les résidents et leur famille. Cette nouvelle étape, qui a reçu l'accord et le soutien unanime du conseil d'administration, est une condition indispensable à la mise en œuvre du plan de transformation d'Orpea, qui sera présenté le 15 novembre prochain.
Suite à la suspension intervenue le 24 octobre 2022, la reprise de la cotation de l'ensemble des instruments financiers (actions, titres de créance et instrument liés) émis par Orpea interviendra ce mercredi 26 octobre 2022 à l'ouverture des marchés. Le 24 octobre, le cours de bourse du groupe était de 14,74 euros.
"Les malversations et les manquements éthiques, conjugués au développement immobilier et international excessif engagé par les précédents dirigeants ont fortement affecté la situation financière d'Orpea. L'ensemble des éléments se rapportant à ces agissements ont été et continueront à être portés, à la connaissance du Procureur de la République, en complément de la plainte déjà déposée par la société en avril 2022, et le moment venu de façon nominative.", a déclaré Laurent Guillot, le directeur général.
"Afin de garantir la mise en œuvre du plan de transformation que je présenterai le 15 novembre prochain, dans un contexte macroéconomique dégradé qui a impacté la performance opérationnelle ainsi que le programme de cession d'actifs, et au regard du risque de dépréciations sur certains actifs, j'ai demandé l'ouverture d'une procédure amiable de conciliation concernant Orpea SA. Cette procédure nous permet d'encadrer au mieux les discussions avec nos créanciers financiers dans le cadre d'une restructuration de notre endettement financier et de l'obtention de nouveaux moyens financiers, tout en assurant le fonctionnement normal de l'entreprise. ", a-t-il précisé par ailleurs.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points-clés
- Numéro 1 européen de la prise en charge globale de la dépendance avec plus de 120 000 lits et près de 2 000 établissements dans 23 pays, créé en 1989 ;
- Chiffre d’affaires de 4,3 Mds€, réparti entre la France-Bénélux pour 60 %, l’Europe centrale pour 26 %, l’Europe de l’est pour 9 %, la péninsule ibérique et l’Amérique latine (Brésil, Chili et Uruguay) pour 5 % puis la Chine ;
- Modèle de création de valeur fondé sur une organisation adaptée au développement à l’international dans les localisations à fort pouvoir d’achat, la détention à 50 % de l’immobilier (46 % en 2021, pour une valeur de 8,2 Mds€) ;
- Capital éclaté (14,5 % pour le fonds de retraite canadien CPPIB et 5 % pour FFP de la famille Peugeot), et gouvernance renouvelée en juillet avec Guillaume Pépy nouveau présidant du conseil de 14 administrateurs, Laurent Guillot étant maintenu comme directeur général ;
- Bilan tendu avec 8,3 Mds€ de dettes face à 1,1 Md€ de trésorerie à fin juin le groupe ayant signé un contrat de crédits assorti d’un programme de cessions d’actifs immobiliers de 3 Msd€ d’ici fin 2025.
Enjeux
- Elaboration du plan de transformation en 4 points : qualité de l’accompagnement et le bien-être du résident, renforcement du dialogue avec les parties prenantes, politique de ressources humaines ambitieuse et pratiques managériales renouvelées ;
- Stratégie d’innovation et d’anticipation des prises en charge de la fragilité humaine :
- Open innovation avec 108 projets autour de la santé & soin, de la restauration & hospitalité, de la construction et des process,
- recherche universitaire avec près de 30 projets innovants ;
- Feuille de route environnementale 2023 :
- 100% des appels d’offres comprenant une évaluation RSE,
- 100% des fournisseurs signataires de la charte achats responsables,
- 100% des nouvelles constructions certifiées HQE,
- lancement d’un emprunt vert ;
- Réservoir de croissance apporté par les 26 000 lits en construction (3 000 lits ouverts en 2022) ;
- Poursuite de la remontée du taux d’occupation et retombées des efforts en recrutement et formation.
Défis
- Impact de l’inflation fort sur les consommations alimentaires et d’énergie, les achats d’électricité en France n’étant pas couverts ;
- Revue stratégique en cours dont les conséquences comptables ne sont pas intégrées dans les comptes semestriels ;
- Dans le cadre du programme de cessions d’actifs, interrogations sur la qualité des actifs, après les dépréciations au Brésil et en Belgique ;
- Manque de visibilité financière : après une hausse de 10,9 % des revenus et une perte nette au 1er semestre, anticipations 2022 d’un risque de dégradation de la marge opérationnelle qui entraînerait une renégociation de covenants financiers.
Une course inéluctable aux nouveaux blockbusters
Le brevet du produit vedette de Merck, l'anticancéreux Keytruda, qui représente plus de 35% de ses ventes, arrive à échéance en 2028. En dépit de la perte, depuis 2019, des brevets de ses trois produits vedette (Avastin, Herceptine, Rituxan) Roche a su, lui, renouveler son portefeuille en mettant sur le marché de nouvelles molécules. Toutefois la découverte et le lancement de nouveaux médicaments sont de plus en plus coûteux. AstraZeneca dépense environ 6 milliards de dollars par an en R&D dans une industrie pharmaceutique où la durée de vie d'un brevet ne dure que dix à quinze ans. Cela amène les laboratoires à se désengager de certaines activités. Ainsi J&J, Pfizer, GSK et, sans doute, Novartis prochainement préfèrent se recentrer sur les médicaments de spécialité et abandonnent toute activité annexe.
Euronext Paris | -2.29% |

Cette analyse a été élaborée par AOF et diffusée par BOURSORAMA le 26/10/2022 à 08:06:00.
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