L'Europe finit sans tendance une séance dominée par l'attentisme
information fournie par Reuters 02/12/2025 à 18:44

Graphique de l'indice allemand DAX à la bourse de Francfort

par Claude Chendjou

Les principales Bourses européennes ont terminé sans tendance claire mardi, peinant à rebondir au lendemain d'une séance marquée par des tensions dans l'obligataire et une débâcle dans les cryptoactifs.

À Paris, le CAC 40 a fini sur une perte de 0,28% à 8.074,61 points au terme d'une session volatile. Le Footsie britannique a reculé de 0,01%, tandis que le Dax allemand a progressé de 0,51%.

L'indice EuroStoxx 50 a gagné 0,34%, le FTSEurofirst 300 0,15% et le Stoxx 600 0,04%.

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 0,28%, le Standard & Poor's 500 de 0,11% et le Nasdaq de 0,40%. La tendance positive à Wall Street est alimentée par le compartiment technologique (+0,71%) avec notamment Nvidia qui grimpe de 3%, à un pic de plus de trois semaines, et Dell Technologies qui bondit de 5%

Les variations étroites sur les actions en Europe comme aux Etats-Unis témoignent d'une certaine prudence en ce début de mois, alors qu'un calme relatif est revenu sur le marché des obligations après la plus importante vente en une séance de dette de la zone euro depuis septembre enregistrée lundi.

Les déclarations du gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), Kazuo Ueda, selon lesquelles les conditions sont en passe d'être réunies pour une éventuelle hausse des taux, avaient également contribué la veille aux tensions dans l'obligataire.

Un climat d'attentisme a dominé mardi durant les échanges à Wall Street et en Europe, même si les indices de la volatilité dans les deux régions ont légèrement reflué, d'environ 3%.

Le marché surveille principalement la publication vendredi des données clés de l'indice PCE des prix, mesure de l'inflation privilégiée par la Réserve fédérale américaine (Fed), qui se réunit les 9 et 10 décembre.

En zone euro, l'inflation a accéléré contre toute attente en novembre, à 2,2% sur un an après 2,1% en octobre, sans pour autant remettre en cause les anticipations sur la trajectoire des taux de la Banque centrale européenne (BCE).

Sur le front géopolitique, l'attentisme a également été présent alors que l'envoyé spécial de la Maison blanche, Steve Witkoff, et le gendre de Donald Trump, Jared Kushner, devaient s'entretenir avec le président russe Vladimir Poutine au Kremlin au sujet d'un éventuel accord visant à mettre fin à la guerre en Ukraine.

VALEURS EN EUROPE

FDJ United a plongé de 5,72% après une dégradation à "sous-pondérer" de la valeur par JP Morgan, qui met en garde contre la fiscalité et la réglementation sur les activités du groupe au Royaume-Uni et aux Pays-Bas.

Hermès a fini en repli de 1,35%, un document montrant que l'héritier du groupe cible Bernard Arnault et LVMH (-0,15%) dans une action civile pour ses actions disparues. Le compartiment du luxe sur le Stoxx a en outre reflué de 0,71%.

Bayer s'est envolé de 12,08%, l'administration américaine ayant apporté son soutien au groupe allemand qui souhaite réduire le nombre de poursuites judiciaires liées à son herbicide Roundup.

Bilfinger a gagné 2,72% après avoir annoncé des objectifs "optimistes" à moyen terme.

LES INDICATEURS DU JOUR

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a maintenu mardi sa prévision de croissance pour l'économie mondiale de 3,2% pour 2025, qui a connu une résilience "surprenante" face aux incertitudes géopolitiques et commerciales.

Le taux de chômage dans la zone euro est resté stable à 6,4% de la population active en octobre, selon les données publiées par Eurostat.

CHANGES

Le dollar regagne mardi du terrain face au yen, se remettant de la vente massive de lundi, même si les anticipations d'une hausse des taux en décembre par la BoJ persistent.

L'euro s'affiche à 1,1604 dollar après que des données ont montré que l'inflation dans la zone euro en novembre était légèrement plus forte que prévu.

La livre sterling se négocie à 1,3187 dollar (-0,17%) alors que la Banque d'Angleterre (BoE) a abaissé les exigences en matière de capital pour les principales banques opérant dans le pays.

Le bitcoin rebondit de 4,85% à 90.651 dollars, s'éloignant ainsi du creux des 10 derniers jours atteint lundi.

TAUX

Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans ne varie pratiquement pas, ressortant à 4,0904%, contre 4,096% lundi, les investisseurs s'interrogeant désormais sur les perspectives de la politique monétaire de la Fed, après la brusque montée de lundi.

Le rendement du Bund allemand à dix ans a fini à 2,7506% après avoir fluctué entre 2,748% et 2,768%. Le taux de cette obligation se dirige vers sa plus forte hausse hebdomadaire depuis août, alors que des données sur l'inflation légèrement supérieures aux prévisions renforcent l'hypothèse que les coûts d'emprunt dans la zone euro pourraient ne pas baisser avant un certain temps.

L'écart de rendement entre le Bund et l'OAT française à dix ans s'est légèrement accru autour de 74 points de base alors que l'Assemblée nationale française a repris les débats sur le budget de la Sécurité sociale pour 2026.

PÉTROLE

Le marché pétrolier est en repli mardi, les investisseurs peinant à arbitrer entre le risque d'une surproduction et l'espoir d'une évolution favorable sur la fin de la guerre en Ukraine.

Le Brent reflue de 0,65% à 62,74 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,71% à 58,89 dollars.

A SUIVRE MERCREDI:

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Sophie Louet)