CAC 40: toujours dans un état stationnaire à la veille des décisions de la Fed
information fournie par Zonebourse 09/12/2025 à 08:28

La Bourse de Paris devrait ouvrir à l'équilibre mardi matin, freinée par la brusque remontée des rendements obligataires dans un marché qui se montre de plus en plus prudent à la veille des annonces très attendues de la Réserve fédérale américaine.

Vers 8h15, le contrat "future" sur l'indice CAC 40 - livraison décembre - cède à peine 0,5 point à 8 113 points, annonçant un début de séance virtuellement inchangé.

La réunion du comité de politique monétaire (FOMC) de la Fed débutera aujourd'hui pour se terminer demain par une conférence de presse de son président Jerome Powell, ainsi que par la présentation des dernières prévisions économiques de la banque centrale.

A en croire l'outil FedWatch du CME, ce sont désormais plus de 89% des intervenants qui s'attendent à une nouvelle baisse d'un quart de point des taux directeurs de l'institution ce mercredi, la troisième en moins de trois mois.

Si cette réduction du loyer de l'argent est très largement anticipée, le calendrier appelé à rythmer les décisions de la Fed en 2026 semble, lui, beaucoup plus incertain.

"L'enjeu, c'est surtout de savoir quel rythme d'assouplissement sera mis en oeuvre l'an prochain", rappelle Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.

"Il faudra être patient et probablement attendre la nomination du successeur de J. Powell qui pourrait intervenir dans les semaines à venir pour en savoir plus", ajoute l'analyste.

Chez J.Safra Sarasin, on indique s'attendre à une nouvelle baisse de taux "à titre préventif" demain, mais les équipes de la banque privée suisse jugent aussi qu'il va devenir "bien plus difficile de mettre en oeuvre l'ensemble des baisses de taux actuellement intégrées dans les prix de marché, même avec un président de la Fed plus accommodant".

Dans ce contexte, les acteurs de marché guetteront toutes les indications qui seront fournies demain par le patron de la Fed afin d'affiner leurs paris sur la poursuite de la politique monétaire généreuse de la Réserve fédérale l'an prochain.

S'il faut en croire les marchés obligataires, la perspective de deux nouvelles baisses de taux en 2026 semble loin d'être gravée dans le marbre.

La détérioration est particulièrement frappante aux Etats-Unis, où les rendements des Treasuries se sont nettement détendus dernièrement, l'incertitude entourant les commentaires de la Fed poussant les intervenants à vendre du papier long.

A plus de 4,17%, le rendement des bons du Trésor à dix ans est revenu hier soir à ses niveaux de début novembre, lorsque Jerome Powell avait surpris le marché en annonçant qu'une baisse des taux en décembre était "loin d'être acquise".

Celui du Bund allemand à dix ans, véritable référence dans la zone euro, a par ailleurs progresser de dix points de base ce lundi pour s'établir au-delà de 2,87%.

Même si la question du pouvoir prédictif des courbes de rendements peut légitiment se poser, l'apparition de ce signal contrariant sur le compartiment obligataire a conduit les marchés d'actions à se montrer plus indécis hier.

Illustration parfaite de cette phase d'hésitation, le CAC 40 a aligné hier soir une sixième séance de quasi stagnation en rétrocédant 0,1% à 8 108,4 points.

A Wall Street aussi, les places boursières montrent elles aussi quelques signes de fatigue, avec des grands indices new-yorkais qui calent toujours en-dessous de leurs récents records.

La séance de lundi a été relativement monotone, ce qui s'est traduit par une volatilité éteinte et des scores peu significatifs: au coup de cloche final, le Dow Jones se repliait de 0,4%, le S&P 500 cédait 0,3% et le Nasdaq Composite s'effritait d'environ 0,1%.

Avec un gain de depuis le 1er janvier pour le S&P, l'année a été fructueuse à New York et personne ne semble désormais vouloir vraiment s'engager dans cet environnement.

Sachant qu'il il n'y aura plus beaucoup d'actualités à se mettre sous la dent d'ici à la fin de l'année suite à la réunion de la Fed, certains investisseurs pourraient même être amenés à clôturer leurs comptes avec anticipation.