
Le symbole de la justice
La cour d'appel de Paris a autorisé la libération conditionnelle le 25 juillet prochain du Libanais Georges Ibrahim Abdallah, qui purge une peine de réclusion à perpétuité en France depuis 1987 pour son implication dans l'assassinat de diplomates israéliens et américains à Paris en 1982, a-t-on appris de source judiciaire.
Cette libération est soumise à la condition qu'il quitte le territoire français, dit-on de même source.
Libérable depuis 1999, Georges Ibrahim Abdallah, aujourd'hui âgé de 74 ans, a soumis plusieurs demandes de libération conditionnelle entre 2004 et 2020 qui ont été rejetées par la justice française.
En janvier 2013, la chambre d'application des peines de Paris avait fait droit en appel à une demande d'élargissement de l'ex-responsable des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL) en France, conditionnée à son expulsion du territoire français.
Le ministre de l'Intérieur de l'époque, Manuel Valls, s'était refusé à signer l'arrêté d'expulsion, marquant sa volonté de "maintenir en prison" un détenu historique au coeur de tractations diplomatiques, des Etats-Unis à Israël, en passant par le Liban. La décision de libération avait été définitivement annulée en avril 2013 par la Cour de cassation.
Georges Ibrahim Abdallah, qui n'a cessé de se présenter comme un "résistant" et non un "criminel", est emprisonné à Lannemezan (Hautes-Pyrénées). Les FARL anti-israéliennes avaient revendiqué cinq attentats en France en 1981 et 1982.
Arrêté à Lyon (Rhône) en 1984, l'ancien membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) avait été reconnu coupable de complicité dans l'assassinat du lieutenant-colonel Charles R. Ray, attaché militaire américain à Paris, et de Yacov Barsimentov, deuxième conseiller à l'ambassade d'Israël, en 1982, et de la tentative d'assassinat contre le consul des Etats-Unis au Parlement européen, Robert O. Homme, à Strasbourg, en mars 1984.
La décision de jeudi fait suite à une demande annoncée en juin 2023 par son avocat, Me Jean-Louis Chalanset, qui avait pris le relais de Jacques Vergès à la mort de celui-ci en 2013.
Approuvée par la justice française, la décision a fait l'objet d'un appel de la part du Parquet national antiterroriste (PNAT).
(Rédigé par Nicolas Delame, édité par Kate Entringer)
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