USA 2016-Trump critiqué pour ses propos sur l'islam lors d'un débat apaisé
par James Oliphant et Luciana Lopez MIAMI, Floride, 11 mars (Reuters) - Donald Trump, le milliardaire en tête dans la course à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle américaine du 8 novembre, a été critiqué vendredi par ses rivaux pour ses propos disant que les musulmans haïssaient les Etats-Unis, à l'occasion d'un débat télévisé très apaisé par rapport aux précédents événements de ce type. Le débat organisé par CNN en Floride était le dernier avant une nouvelle série de primaires programmée mardi, notamment dans l'Ohio et en Floride, deux Etats où le vainqueur raflera l'ensemble des délégués en jeu (99 en Floride, 66 dans l'Ohio). Ces deux scrutins seront cruciaux pour le sénateur de Floride Marco Rubio et le gouverneur de l'Ohio, John Kasich, qui devront faire le plein de voix à domicile sous peine d'être évincés de la course. A ce stade, 25 Etats et Porto Rico ont organisé des primaires et Donald Trump, malgré la défiance qu'il inspire à nombre de responsables républicains, a acquis une solide avance en termes de délégués, avec un total de 458. Il est suivi du sénateur du Texas Ted Cruz, à 359, de Marco Rubio (151) et de John Kasich (54). Il faut aboutir à un total de 1.237 délégués pour décrocher la nomination républicaine. En tout début de débat, Donald Trump a confirmé des informations de presse disant qu'il allait recevoir le soutien de Ben Carson, le neurochirurgien à la retraite qui a renoncé la semaine dernière à sa candidature à l'investiture républicaine après avoir un temps tenu tête au magnat immobilier dans les intentions de vote. Donald Trump a répété une affirmation faite dans plusieurs interviews disant que musulmans "nous haïssent". "Nous avons un grave problème de haine. Il y a une haine formidable". Ses trois concurrents ont pour leur part déclaré que les Etats-Unis devaient conserver des bonnes relations avec les pays musulmans au Moyen-Orient afin de pouvoir compter sur leur aide dans la lutte contre les militants de l'Etat islamique. "Nous allons devoir travailler avec des personnes qui observent une foi musulmane même si l'islam est confronté à une grave crise en son sein", a déclaré pour sa part Marco Rubio, qui a également souligné que nombre de soldats américains étaient de confession musulmane. COMMERCE EXTÉRIEUR John Kasich a souligné l'importance d'avoir des alliés dans le monde arabe. "Si on doit battre l'Etat islamique, il faudra le faire avec ces pays", a-t-il dit, faisant notamment référence avec l'Arabie saoudite, la Jordanie et l'Egypte. Donald Trump a déclaré qu'il faudrait envoyer entre 20.000 et 30.000 troupes au sol pour défaire l'Etat islamique, ajoutant qu'il mènerait rapidement cette mission à bien et se montrant un peu plus précis sur ses intentions en la matière. Le magnat immobilier, s'en tenant pour une fois à ses engagements, s'est efforcé d'adopter une posture plus présidentielle, s'abstenant de toute attaque personnelle alors que le précédent débat avait surtout été caractérisé par les échanges acrimonieux entre Marco Rubio et Donald Trump lorsque le premier a évoqué la taille des mains du second, une référence, selon Trump, à la taille de son pénis. A l'issue du débat, les quatre candidats se sont d'ailleurs tous félicités de la teneur et de la civilité du débat. Outre l'islam, les candidats ont été interrogés sur des sujets tels que l'immigration illégale, la réforme du système de sécurité sociale ou encore les accords de libre-échange. Donald Trump a insisté sur le fait qu'il imposerait des droits de douane pouvant aller jusqu'à 45% de certaines importations en provenance de pays tels que la Chine, réaffirmant son antienne disant qu'il allait, de manière générale, négocier "de meilleurs accords" avec le reste du monde. "Les gens achèteront des produits d'ici. Nous construirons nos usines et nous fabriquerons nos propres produits", a-t-il dit. Ted Cruz, qui essaie de rassembler autour de lui la coalition anti-Trump, a déclaré que ce plan de Donald Trump mènerait vers une hausse des prix pour les consommateurs américains puisque, selon lui, les entreprises de pays exportateurs augmenteraient leurs prix. "Un droit de douane est une taxe sur vous, les citoyens américains", a déclaré le sénateur du Texas. Interrogé sur l'arrestation d'une homme blanc de 78 ans, accusé d'avoir frappé au visage un protestataire noir lors d'un de ses meetings, Donald Trump a déclaré qu'il ne tolèrait pas la violence tout en disant que certains manifestants étaient de "mauvais bougres". Les réunions de campagne de Donald Trumps sont généralement agitées, l'homme d'affaires s'interrompant souvent pour réprimander des protestataires, demandant au service d'ordre de les évacuer. VOIR AUSSI : * LE POINT sur les primaires: (Benoit Van Overstraeten pour le service français)

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