Un gérant de MNG Jet dit avoir aidé à la fuite de Ghosn sous la menace, rapporte le journal Hurriyet

information fournie par Reuters •04/01/2020 à 16:02

UN GÉRANT DE MNG JET DIT AVOIR AIDÉ À LA FUITE DE GHOSN SOUS LA MENACE, RAPPORTE LE JOURNAL HURRIYET

ISTANBUL (Reuters) - Un gérant de la compagnie turque d'avions privés MNG Jet a déclaré aux autorités avoir contribué à son insu à la fuite de Carlos Ghosn du Japon vers le Liban après avoir été menacé par une ancienne connaissance, rapporte samedi le journal Hurriyet.

Cet homme, Okan Kosemen, fait partie des cinq personnes arrêtées par les autorités turques pour infraction aux lois sur l'immigration dans le cadre de l'enquête sur l'escale effectuée en Turquie par l'ancien président de Nissan entre le Japon et le Liban.

D'après Hurriyet, Okan Kosemen a déclaré aux autorités qu'une ancienne connaissance de Beyrouth lui avait demandé de l'aide pour une question d'"importance internationale". Cette connaissance lui aurait dit que sa famille subirait les conséquences de son éventuel refus, d'après ce récit.

Le journal ne donne pas l'identité de l'auteur de ces menaces.

"J'étais effrayé. J'ai pris un homme dans un avion et je l'ai mis dans l'autre à l'aéroport. Je ne savais pas qui c'était", a dit Okan Kosemen selon Hurriyet, qui cite sa déposition.

Reuters n'a pas pu vérifier l'authenticité de ces déclarations.

Il n'a pas été possible dans l'immédiat de joindre de représentants de MNG Jet ni du parquet.

Un avocat d'Okan Kosemen a dit qu'il ne ferait aucune déclaration dans l'immédiat.

MNG Jet a déclaré vendredi que Carlos Ghosn avait illégalement utilisé deux de ses avions pour se rendre du Japon au Liban, notamment grâce à l'aide d'un employé ayant falsifié des documents pour ne pas faire apparaître le nom de l'ancien patron de Nissan sur la liste des passagers.

Carlos Ghosn, qui était assigné à résidence au Japon dans l'attente de son procès pour malversations financières, a fui au Liban en début de semaine pour se soustraire à un système judiciaire japonais qu'il qualifie de "partial".

(Ezgi Erkoyun; version française Bertrand Boucey)