PARIS, 31 octobre (Reuters) - Le processus de paix entre les
autorités turques et les rebelles kurdes va se poursuivre, a
assuré vendredi le président turc Recep Tayyip Erdogan, en dépit
des violences meurtrières qui ont opposé les deux parties durant
le mois d'octobre.
Quatre soldats ont été tués par des membres du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est de la Turquie
ces derniers jours, selon l'armée.
Les semaines précédentes, des dizaines d'autres avaient péri
lors d'émeutes dans l'Est, le gouvernement d'Ankara étant accusé
de ne pas aider suffisamment les combattant kurdes qui résistent
aux assauts de l'Etat islamique à Kobani, du côté syrien de la
frontière.
"Le processus de réconciliation avec les Kurdes continue
malgré les tentatives de le saper", a dit Recep Tayyip Erdogan
durant une visite à Paris.
"Quatre soldats turcs ont été tués dans une attaque lâche.
Mais ne nous modifierons pas notre orientation ou notre position
à cause de cette attaque", a-t-il ajouté.
La ville de Kobani, à majorité turque, est assiégée depuis
six semaines par les djihadistes de l'Etat islamique et la
Turquie se refuse à envoyer des troupes. Recep Tayyip Erdogan a
même reproché vendredi aux Occidentaux de trop se focaliser sur
Kobani. (voir ID:nL5N0SQ48G )
La Turquie a toutefois autorisé des peshmergas, combattants
kurdes irakiens, à franchir sa frontière pour s'y rendre.
Ankara redoute que les Kurdes de Syrie profitent du chaos
dans la région pour rejoindre les membres de la minorité en Irak
et chercher à établir un grand Etat kurde indépendant. Le PKK
pourrait alors être tenté de les rallier et le processus de paix
serait en péril.
Le parti pro-kurde HDP reproche pour sa part aux autorités
turques leur manque d'engagement face à l'Etat islamique et a
appelé à manifester samedi en soutien à Kobani.
Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a estimé que ces marches
étaient dommageables pour le processus de paix et a demandé aux
gouverneurs des provinces de ne tolérer aucun désordre, ce qui
laisse redouter des affrontements en marge des rassemblements.
(John Irish, Gregory Blachier pour le service français)
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