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Transports : après les promesses de 2017, un quinquennat Macron en demi-teinte
information fournie par Boursorama avec Media Services 08/02/2022 à 14:19

En début de mandat, la priorité avait été donnée aux transports du quotidien. "La réalité, c'est que les réalisations n'ont pas été tout à fait au niveau", déplore l'ancien patron de SNCF Réseau.

2,8 milliards par an sont actuellement alloués à la rénovation du réseau ferroviaire (illustration) ( AFP / CHRISTOPHE SIMON )

2,8 milliards par an sont actuellement alloués à la rénovation du réseau ferroviaire (illustration) ( AFP / CHRISTOPHE SIMON )

La politique des transports du quinquennat d'Emmanuel Macron a manqué d'ambition dans les infrastructures et le déploiement des bornes de recharge pour voitures électriques, et plus généralement de programmation, estime dans un entretien à l'AFP l'ancien PDG de SNCF Réseau Patrick Jeantet. Devenu consultant, Patrick Jeantet a publié pour l'Institut Montaigne un rapport sur le bilan transports du mandat et en prépare un autre sur les infrastructures.

Première critique: la réforme ferroviaire de 2018, qu'il avait pourtant défendue quand il était aux manettes. Il regrette que SNCF Réseau soit devenu une filiale du groupe SNCF. "Le réseau doit être totalement indépendant de l'opérateur historique" dans un contexte d'ouverture à la concurrence, car les nouveaux entrants ont besoin d'"un climat de confiance" qui pourrait être malmené par des liens trop étroits avec l'opérateur historique, dit-il. S'il se félicite de la reprise de 35 milliards d'euros de dette de la SNCF par l'Etat, il pense qu'il faut "remettre à plat" les objectifs financiers du groupe public, balayés par la pandémie de Covid-19.

Quant à la fin du recrutement au statut de cheminot, "un anachronisme", elle sera pour lui une avancée majeure si la future convention collective du ferroviaire n'apporte pas finalement davantage de contraintes.

Patrick Jeantet estime que l'annonce en début de mandat d'une priorité aux transports du quotidien était "une extrêmement bonne idée". "La réalité, c'est que les réalisations n'ont pas été tout à fait au niveau", d'autant qu'Emmanuel Macron a récemment relancé les programmes de lignes à grande vitesse, ajoute-t-il.

Il pointe en particulier le manque d'une programmation des grands travaux, comme l'avait pourtant promis la ministre des Transports Elisabeth Borne en 2017.

"Chaque année il faut négocier, chaque année il faut arbitrer des programmes, constamment, en fonction de ce que l'Etat peut mobiliser. Et donc ça manque de visibilité", assène-t-il. Avec un manque de moyens tant pour le rail que pour la route.

Un réseau à moderniser, des "petites lignes" qui coûtent cher

Pour son ancien domaine du ferroviaire, Patrick Jeantet rappelle qu'il réclamait 3,5 milliards d'euros par an pour la rénovation du réseau structurant. "Or, aujourd'hui, il y a 2,8 milliards, non indexés" sur l'inflation.

"Le grand absent là-dedans, c'est la modernisation du réseau", soupire-t-il. "On devrait avoir un plan qui dise, ligne par ligne, ce qu'on va faire dans les quinze ans qui viennent."

"Est-ce qu'on a besoin du réseau comme il est aujourd'hui?", s'interroge aussi Patrick Jeantet, alors que le gouvernement s'est engagé dans un programme de sauvegarde des petites lignes, particulièrement coûteuses selon le consultant.

"L'Etat n'a rien à faire là-dedans. Il n'y a que des TER sur ces lignes, ça devrait être transféré aux régions, à charge pour elles de décider si elles doivent continuer à faire rouler des trains ou si elles les remplacent par des systèmes de cars"

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1 commentaire

  • 08 février 14:35

    Entre les 16 milliards de subventions par an et le rachat d'une part importante de la dette, ce n'est pas encore assez pour la sncf...


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