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TotalEnergies et Engie toujours en Russie : "Il faut qu'ils réfléchissent" à "participer aux sanctions économiques", estime Elisabeth Borne
information fournie par Boursorama avec Media Services 08/03/2022 à 14:41

( AFP / LUDOVIC MARIN )

( AFP / LUDOVIC MARIN )

"C'est important que la Russie perçoive qu'elle n'a rien à gagner dans cette guerre, c'est tout le sens des sanctions économiques qu'on prend", a fait savoir la ministre du Travail Elisabeth Borne, au micro de LCI.

Avec le contexte de la guerre en Ukraine et à l'inverse de certains concurrents internationaux, les géants français de l'énergie TotalEnergies et Engie ont opté pour l'instant pour le statu quo : pas de départ de Russie ni de nouveaux investissements.

Sur le plateau de LCI ce mardi 8 mars, la ministre du Travail Elisabeth Borne a réagi. Selon elle, "c'est important que ces entreprises aient aussi en tête la nécessité d'avoir des sanctions économiques."

"Tous les pays ont souhaité prendre ces sanctions économiques, et donc je pense qu'il faut aussi que Engie et Total réfléchissent à la façon dont ils peuvent participer à ces sanctions économiques ", a-t-elle ajouté.

"Je ne suis pas là pour dicter à Engie et Total ce qu'ils doivent faire. Ce qui est clair c'est que l'on souhaite avoir des sanctions économiques décidées de façon très solidaire avec tous les pays de l'Union Européenne et d'autres pays - les Etats-Unis, le Canada. Je pense que c'est important que la Russie perçoive qu'elle n'a rien à gagner dans cette guerre, en tout cas que ses dirigeants le perçoivent, et c'est tout le sens des sanctions économiques qu'on prend", a tenu à préciser Elisabeth Borne.

D'autres majors pétrolières, comme les britanniques Shell et BP, ont annoncé se retirer de leurs projets en Russie et vendre les parts de sociétés russes qu'elles détenaient.

"Pas de pression"

Le PDG de TotalEnergies a déclaré lundi qu'il n'avait pas de pression de la part des "plus hautes autorités" françaises pour quitter la Russie.

"J'ai eu des discussions bien sûr avec les plus hautes autorités de mon pays et il n'y a pas de pression de leur part pour que nous partions de Russie", a dit Patrick Pouyanné lors d'une conférence aux Etats-Unis.

"Ce ne serait pas cohérent : d'un côté les Etats européens qui ne prennent pas de sanctions contre le gaz russe et de l'autre des entreprises européennes qui partent, alors que nous sommes là pour fournir ce gaz", a-t-il poursuivi.

"Évidemment si l'Europe décidait de nouvelles sanctions, et même de se passer de gaz russe, alors nous devrions en tirer les conséquences. Mais le chancelier Scholz a encore répété ce matin que ce serait difficile", a observé Patrick Pouyanné.

Les importations d'énergie fossile en provenance de Russie sont "essentielles" pour la "vie quotidienne des citoyens" en Europe et l'approvisionnement du continent ne peut être assuré autrement à ce stade, a en effet affirmé lundi le chancelier allemand.

Un "problème de principe"

Mardi 1er mars, le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire avait estimé qu'il y avait désormais "un problème de principe à travailler" avec toute personnalité proche du pouvoir russe.

TotalEnergies est actionnaire à 19,4% du géant du gaz russe Novatek et détient une participation de 20% dans Yamal LNG, un projet qui a été lancé fin 2017 et qui a produit plus de 18 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) en 2020.

Le groupe détient également une participation de 10% dans Arctic LNG 2, un projet dont la première livraison de GNL est prévue pour 2023. La Russie est globalement un pays important pour le groupe : en 2020, elle a représenté 16,6% de sa production annuelle de liquides et de gaz naturel.

Proximité entre public et privé en Russie

Novatek, le partenaire de TotalEnergies en Russie, est un groupe privé. Mais " en Russie l'intrication du privé et du public dans le domaine de l'énergie est bien plus complexe que la possession des parts de capital de manière directe par l'Etat", remarque Nicolas Mazzucchi, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

Novatek est ainsi détenue à près de 10% par Gazprom et son dirigeant et principal actionnaire, Leonid Mikhelson, a plusieurs fois été ciblé par des sanctions américaines du fait de ses liens avec Vladimir Poutine, a-t-il souligné.

"La proximité entre public et privé en Russie - fortement pilotée par le pouvoir central - a longtemps permis une centralisation de la décision et de la stratégie, elle est en train de se retourner rapidement contre ses promoteurs avec des conséquences qu'il est pour l'instant compliqué d'évaluer pleinement", a conclu Nicolas Mazzucchi.

Concernant Engie, partenaire du gazoduc NordStream 2 dont la mise en service a été suspendue par l'Allemagne, Bruno Le Maire a estimé que le sujet était "un peu différent", car le groupe français a converti sa participation dans le projet en un "prêt".

Cela n'a toutefois pas empêché une chute du titre en Bourse mardi à la suite des propos du ministre.

"Nos liens commerciaux avec la Russie portent sur des contrats d’approvisionnements de gaz" et "sur la période récente, nous avons augmenté nos achats de gaz d’origine norvégienne et de GNL", a indiqué Engie dans une déclaration, soulignant n'avoir "pas d’activité industrielle en Russie".

"Dans tous les cas, nous nous conformons et nous conformerons aux sanctions qui pourraient être prises", a-t-il conclu.

23 commentaires

  • 08 mars 16:09

    Vaste fumis.terie organisée par l'OTAN


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