Les fonds d'investissement Ardian et GIP ont annoncé mardi qu'ils ne participeront pas au "nouveau Suez", estimant l'accord trouvé entre Veolia et Suez "pas acceptable".
Les logos de Suez et Veolia. ( AFP / KENZO TRIBOUILLARDERIC PIERMONT )
Alors que les fonds d'investissement Ardian et GIP ont annoncé mardi soir qu'ils ne participeront pas au projet de "nouveau Suez", le futur groupe prévu par l'accord de rapprochement entre Suez et Veolia, l'intersyndicale de Suez (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC) a dénoncé mercredi un accord "dans l'impasse" et demande sa "remise à plat".
L'intersyndicale écrit : "Nous venons d'apprendre qu'Ardian ne trouvait 'pas acceptables' les conditions de sa présence dans le futur actionnariat du 'nouveau Suez'. A peine une semaine après sa pré-conclusion et une énorme campagne de communication autour de cette 'solution négociée', nous nous retrouvons à la case départ", déplore l'intersyndicale dans un communiqué. " Si la clause contenant la participation d'Ardian tombe, nous considérons qu'elle entraîne également la position de Méridiam et de la CDC . En clair, les salarié(e)s de Suez n'ont aucune visibilité sur la gouvernance de leur future entreprise", poursuivent les syndicats qui dénoncent une "supercherie". Pour eux, "que ce soit en termes de périmètre, de clauses contraignantes vis-à-vis du futur Suez, d'actionnariat flou et non défini, cet accord ne garantit rien au corps social de Suez".
De son côté, le syndicat de l'encadrement S3E de Suez, a dit "privilégier" un projet du fonds français Meridiam . Dans un communiqué, S3E estime que cette offre propose "un vrai plan d'action de pérennisation du futur groupe". "Il est essentiel que le futur actionnaire décisionnaire détienne plus de 50% du capital afin de pouvoir mettre en œuvre son plan d'entreprise et respecter ses engagements envers les salariés", souligne S3E.
Ardian et GIP ont annoncé mardi qu'ils ne participeront pas au "nouveau Suez", estimant l'accord trouvé le 11 avril entre Veolia et Suez pour mettre un terme à huit mois de guerre autour de l'OPA de l'un sur l'autre, "pas acceptable". Meridiam, avec qui Veolia avait conclu un accord de revente des activités que les lois anti-trust ne lui auraient pas permis de garder dès août 2020, s'est dit mercredi "prêt" à compenser le départ des fonds Ardian et GIP. Le fonds a également promis de garder les actifs du futur Suez pendant 25 ans, de ne pas licencier avant au moins 5 ans et de conserver leur statut aux salariés, ainsi qu'un plan d'investissement de 860 millions d'euros.
L'accord de principe prévoit le maintien d'un nouveau Suez indépendant, plus petit, aux activités principalement concentrées sur la France et pesant pas loin de 7 milliards d'euros de revenus, moins de la moitié du groupe actuel. Selon cet accord, 40% de ce futur Suez seraient allés à Ardian et GIP, 40% à Meridiam, et le reste à la Caisse des dépôts (CDC) et aux actionnaires salariés.
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