Sophie Binet à sa sortie de Matignon le 25 septembre 2024, à Paris ( AFP / ALAIN JOCARD )
La numéro un de la CGT Sophie Binet a demandé mercredi au gouvernement d'"enterrer" la réforme de l'assurance chômage et "abroger" la réforme des retraites, au cours de la deuxième journée de rencontres entre les partenaires sociaux et le Premier ministre.
La CGT a fait part à Michel Barnier et à la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, de "la nécessité d'enterrer définitivement la réforme de l'assurance chômage et de redonner la main aux acteurs sociaux" pour fixer les règles d'indemnisation, a déclaré Sophie Binet dans la cour de Matignon.
Sur ce point, "la ministre du Travail nous a dit qu'elle partageait le fait qu'il fallait redonner la main aux acteurs sociaux sur la question de l'emploi des seniors et de l'assurance chômage", a rapporté Mme Binet, au terme d'un entretien d'une heure.
Concernant la très contestée réforme des retraites, la centrale syndicale de Montreuil a également estimé qu'"il n'y a pas d'autre solution que l'abrogation", et proposé "une conférence de financement pour nos retraites".
Reçu à la mi-journée, le président de la CFE-CGC, François Hommeril, a abondé en ce sens et jugé que "la réforme n'est pas bonne". "La meilleure des positions, la meilleure des solutions, ce serait de l'abroger", a-t-il poursuivi.
Plus tôt, Mme Binet a mis en garde le chef du gouvernement sur la question des salaires en affirmant qu'"il n'(est) pas question de prétendre augmenter le salaire net en baissant le salaire brut", au détriment de la protection sociale.
"Le Premier ministre nous a écoutés poliment, il nous a dit qu'il souhaitait être utile au pays", a déclaré Sophie Binet. Mais, a-t-elle poursuivi, "nos inquiétudes demeurent, c'est la raison pour laquelle la CGT appelle les salariés à se mobiliser" le 1er octobre, aux côtés de la FSU et Solidaires, pour appeler à la revalorisation des salaires, l'abrogation de la réforme des retraites et la défense des pouvoirs publics.
Interrogée sur les déclarations de Bruno Retailleau (LR) sur l'immigration, la CGT s'est aussi dite "extrêmement inquiète d'entendre une partie des mots de l'extrême droite sortir de la bouche du ministre de l'Intérieur". Après que le ministre de l’Économie a été quant à lui rappelé à l'ordre mardi par Michel Barnier en raison de ses déclarations sur l'arc républicain, Sophie Binet a estimé que "le Premier ministre ne (peut) pas être l'objet des désidératas de Marine Le Pen".
Les consultations se poursuivent jeudi avec la CFTC, la CPME et l'U2P.
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