Rutte joue l'apaisement dans la crise entre Pays-Bas et Turquie
AMSTERDAM, 12 mars (Reuters) - Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a déclaré dimanche vouloir faire tout ce qui était possible pour apaiser les tensions diplomatiques nées entre son pays et la Turquie, les plus graves qu'aient connues les Pays-Bas depuis des années. Le gouvernement turc a affirmé qu'il allait procéder à des représailles sévères après que deux de ses ministres, celui des Affaires étrangères et celle de la Famille, ont été empêchés de faire campagne à Rotterdam en faveur du référendum constitutionnel sur le renforcement des pouvoirs du président Erdogan. "Je n'ai jamais vécu cela auparavant mais nous voulons observer une attitude prudente", a déclaré Mark Rutte. "S'ils (les Turcs) se lancent dans l'escalade, nous devrons répliquer mais nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour désamorcer" la crise, a-t-il ajouté. La Turquie a d'abord tenté samedi matin d'envoyer son ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu pour qu'il tienne une réunion électorale visant à faire la promotion du "oui" au référendum du 16 avril qui doit octroyer des pouvoirs élargis à Erdogan. Les autorités néerlandaises ont refusé l'organisation de cette réunion pour des raisons de sécurité. Plus tard dans la journée de samedi, la ministre turque de la Famille a fait le déplacement depuis l'Allemagne où elle se trouvait en visite pour s'adresser à des membres de la communauté turque de Rotterdam. Elle a été contrainte par la police néerlandaise de retourner en Allemagne d'où elle a pris un avion pour rentrer à Istanbul. Recep Tayyip Erdogan qui a estimé que ces décisions du gouvernement néerlandais constituaient des "vestiges du nazisme" a menacé de prendre des sanctions économiques contre les Pays-Bas. "Les Pays-Bas ne se laisseront pas soumettre à un chantage", a déclaré Mark Rutte. Ces incidents interviennent en pleine campagne pour les élections législatives aux Pays-Bas qui doivent avoir lieu mercerdi. Le chef du gouvernement conservateur est au coude à coude dans les intentions de vote avec le leader de l'extrême droite Geert Wilders qui a demandé que tous les membres du gouvernement turc soient interdits de territoire. Environ 500.000 ressortissants turcs vivent aux Pays-Bas et la plupart d'entre eux disposent de la double nationalité et peuvent voter dans les deux pays. (Toby Sterling; Pierre Sérisier pour le service français)

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