(RPT pour précisions sur bilan côté israélien §9; Actualisé
avec rencontre Palestiniens-Égyptiens, précisions)
par Nidal al-Mughrabi et Lin Noueihed
GAZA/LE CAIRE, 7 août (Reuters) - Les médiateurs égyptiens
ont entamé jeudi une course contre la montre pour prolonger le
cessez-le-feu accepté par Israël et par le Hamas alors que cette
trêve de trois jours entrait dans ses dernières 24 heures.
L'Etat hébreu a fait savoir qu'il était prêt à accepter une
prolongation du cessez-le-feu au delà de son expiration prévue
vendredi matin afin de donner aux négociateurs égyptiens le
temps de poursuivre leurs consultations séparées avec les deux
camps.
"Les consultations indirectes se poursuivent et nous avons
encore aujourd'hui pour sceller" une poursuite de la trêve, a
déclaré un responsable égyptien.
"Le but de l'Egypte est de stabiliser et de prolonger la
trêve au moyen d'un accord entre les deux parties et d'entamer
des négociations en vue d'un accord permanent de cessez-le-feu
et d'assouplissement des restrictions frontalières", a-t-il
ajouté.
Après un mois de combats, les discussions entre les deux
parties sont menées par l'intermédiaire de l'Égypte. La
délégation palestinienne doit s'entretenir avec les médiateurs
égyptiens jeudi soir.
Les émissaires palestiniens présents au Caire demandent une
levée du blocus imposé conjointement par Israël et par l'Egypte
contre l'enclave côtière dans laquelle résident 1,8 million de
personnes.
RASSEMBLEMENT À GAZA
Un responsable représentant la branche armée du mouvement
islamiste qui administre la bande de Gaza a menacé de quitter
les négociations si ne sont pas acceptées les demandes d'une
levée du blocus et d'une libération de prisonniers détenus par
Israël. L'Etat hébreu est hostile à ces deux points.
Si le Hamas devait rompre cette trêve et reprendre ses tirs
de roquettes en direction du sud d'Israël, l'armée utiliserait
"la force nécessaire pour assurer la sécurité des citoyens
israéliens", a indiqué le général Benny Gantz, chef des forces
armées israéliennes.
L'Etat hébreu semble miser sur une poursuite de la pause
dans les combats après la fin de l'opération "Bordure
protectrice" qui a fait 1.874 morts parmi les Palestiniens et
coûté la vie à 64 soldats de Tsahal et à trois civils côté
israélien.
L'ancien responsable du Shin Bet, la Sécurité intérieure
israélienne, et actuel ministre des Sciences et de l'Espace,
Yaakov Peri, a déclaré sur les ondes de la radio de l'armée
qu'une extension de la trêve serait "bien pour les deux
parties", ajoutant : "Espérons que la raison prévale".
A Gaza, où un demi-million de personnes ont été déplacées,
certains habitants ont commencé à quitter les abris de l'Onu
pour retourner dans leurs quartiers dévastés par les
bombardements.
Plusieurs milliers de Palestiniens de l'enclave se sont
rassemblés jeudi pour exhorter le Hamas à "bombarder Tel Aviv".
Israël doit savoir que "nos combattants sont sur le terrain,
le doigt sur la gâchette", a déclaré à la foule Mouchir al
Masri, un responsable du Hamas.
Si le Hamas refusait de prolonger le cessez-le-feu, il
s'assurerait un peu plus l'hostilité du gouvernement égyptien
qui, avec le poste-frontière de Rafah, contrôle le principal
point de passage entre Gaza et le reste du monde.
ALLÉGER L'ISOLEMENT DE GAZA
Les mesures de sécurité imposées dans le sud d'Israël, près
de la frontière avec le territoire palestinien, ont été levées
et l'activité reprend un cours normal.
Barack Obama, favorable à un cessez-le-feu durable, a plaidé
pour une solution à long terme garantissant la sécurité d'Israël
et permettant aux Gazaouis de ne plus être coupés du monde de
manière permanente.
"A long terme, il faut reconnaître que Gaza ne peut tenir de
façon permanente en étant coupée du monde et incapable d'offrir
un potentiel d'emplois, de croissance économique à la population
qui y vit", a-t-il dit lors de la conférence de presse de
clôture du sommet Afrique-Etats-Unis à Washington.
"Je n'ai aucune sympathie pour le Hamas. J'ai beaucoup de
sympathie pour les gens ordinaires qui souffrent à Gaza", a
souligné Obama.
Un responsable israélien, ayant requis l'anonymat, a indiqué
qu'Israël souhaitait une aide humanitaire dès que possible pour
les habitants de la bande de Gaza.
Mais, a-t-il ajouté, l'importation de ciment indispensable
aux opérations de reconstruction sera subordonnée à des
garanties qu'il ne soit pas employé par les activistes pour
construire de nouveaux tunnels ou d'autres fortifications.
L'un des principaux objectifs de l'intervention terrestre de
l'armée israélienne était la destruction de ces tunnels utilisés
notamment pour l'acheminement d'armes et de munitions aux
activistes.
Selon un responsable militaire israélien, le Hamas, qui
disposait de quelque 9.000 roquettes au début du conflit n'en
détient plus que 3.000 de courte portée (moins de 40 km) tandis
que la reconstitution de leur arsenal pourrait prendre "des
mois".
(Pierre Sérisier et Agathe Machecourt pour le service français,
édité par Danielle Rouquié)
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer