Emmanuel Macron se rend mercredi à Toulouse pour une visite chargée à laquelle veulent en outre s'inviter les agriculteurs occitans ( AFP / Ludovic MARIN )
Un débat sur "la démocratie à l'épreuve des réseaux sociaux" puis un après-midi consacré à la stratégie spatiale nationale: Emmanuel Macron se rend mercredi à Toulouse pour une visite chargée à laquelle veulent en outre s'inviter les agriculteurs occitans.
Ulcéré par les propos du chef de l’État, qui s'est dit "plutôt positif" mais "vigilant" sur la possibilité d'accepter l'accord commercial entre l'Union européenne et le Mercosur, le syndicat agricole FNSEA a appelé ses adhérents à se mobiliser mercredi matin pour "exiger des engagements clairs et fermes du président de la République en faveur de l'agriculture française".
Les agriculteurs devraient ainsi converger, pour certains à bord de leurs engins agricoles, vers le siège du quotidien local La Dépêche du Midi, dans l'ouest de la Ville rose, où M. Macron doit lancer une série de débats autour de la "démocratie à l'épreuve des réseaux sociaux".
Le président y évoquera avec plusieurs experts trois grands thèmes face à 250 à 300 personnes qui pourront "intervenir ou rebondir sur ce qui est dit" pendant environ deux heures, a indiqué à l'AFP le directeur de l'information de La Dépêche du Midi, Lionel Laparade.
- Complotisme, infox et éducation -
Il sera d'abord question du complotisme sur les questions sanitaires, en compagnie notamment du Dr Julien Mazières, pneumologue au CHU de Toulouse, en première ligne lors de la crise du Covid-19. Puis de la désinformation et des infox lors d'un échange avec le directeur général de La Dépêche du Midi, Jean-Nicolas Baylet ainsi qu'avec M. Laparade.
Et enfin, de l'éducation des jeunes face aux réseaux sociaux, avec notamment l'enseignant et youtubeur Yann Bouvier - plus de 1,17 million d'abonnés cumulés sur YouTube et TikTok - et l'ex-recteur de l'académie d'Occitanie, Mostafa Fourar.
"Si on compare la puissance des réseaux sociaux à (celle de) la presse, on voit bien qu'il y a une difficulté, un rapport de force qui ne joue pas en notre faveur. C'est notre rôle, dans ce maquis des réseaux sociaux, de continuer à faire notre métier", a souligné Lionel Laparade.
Le chef de l’État poursuivra son "tour de France" consacré aux réseaux sociaux lors d'une deuxième étape à Dunkerque le 19 novembre devant les lecteurs de La Voix du Nord.
Le président, en retrait sur la scène politique intérieure depuis la dissolution ratée de 2024, entend faire des effets néfastes des écrans et des réseaux sociaux son nouveau cheval de bataille dans la dernière ligne droite du quinquennat avant les municipales de 2026 et la présidentielle de 2027.
Avec "des algorithmes et des ingérences qui structurent finalement nos émotions, la façon dont se déroule notre débat public et la façon dont on s'informe", "l'indépendance nationale est une forme d'indépendance cognitive", a-t-on souligné à l’Elysée. Des "décisions" pourront être prises à l'issue de ce tour de France, et "tout est ouvert", y compris l'hypothèse du référendum, quant à la façon dont elles seront prises, a-t-on précisé.
- L'espace, "endroit de contestation" -
Le président de la République doit ensuite inaugurer des bâtiments du Commandement de l'espace (CDE) où il dévoilera la stratégie nationale spatiale française à l'horizon 2040 pour faire face à la compétition mondiale, tant civile que militaire.
"L'espace n'est plus un endroit paisible, c'est un endroit de contestation", dont certaines "extrêmement agressives de la part de nos compétiteurs, parmi lesquels la Russie", fait valoir l'Elysée.
"Dans l'espace, le mot d'ordre est d'accélérer immédiatement. (...) Face à la militarisation de l'espace, le temps n'est plus celui des politesses de la défense active mais bien des actions offensives", jugeait jeudi le chef d'état-major de l'armée de l'Air et de l'Espace, le général Jérôme Bellanger.
Emmanuel Macron doit donc, selon l'Elysée, donner mercredi après-midi "une vision", "un calendrier" et "fixer un objectif" pour cette stratégie, qu'il devrait décliner selon cinq piliers: la "souveraineté en matière d'accès à l'espace", les compétences industrielles, la défense, "la science et l'exploration", ainsi que la coopération, tant intra-européenne qu'avec les alliés non-européens.

0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer