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Réforme de l'assurance chômage : "Je suis toujours surprise de voir que les syndicats défendent un système qui enferme des travailleurs dans la précarité", indique Elisabeth Borne
information fournie par Boursorama avec Media Services 12/05/2021 à 14:38

La ministre du Travail a de nouveau confirmé que la réforme, "adaptée pour tenir compte de la crise", entrera bien en vigueur au 1er juillet, malgré l'opposition des syndicats, qui dénoncent une réforme "absurde".

La ministre du Travail Elisabeth Borne, le 29 avril 2021. ( AFP / LUDOVIC MARIN )

La ministre du Travail Elisabeth Borne, le 29 avril 2021. ( AFP / LUDOVIC MARIN )

La réforme de l'assurance chômage "entrera en vigueur au 1er juillet", a de nouveau assuré mercredi 12 mai la ministre du Travail Elisabeth Borne sur franceinfo . "Elle a été adaptée pour tenir compte de la crise donc il y a des dispositions importantes qui ne rentreront en vigueur que lorsque le marché du travail sera revenu à la normale c'est-à-dire notamment que le nombre de demandeurs d'emploi aura significativement baissé et qu'on aura pu constater qu'il y a une forte dynamique d'embauches", a encore ajouté la ministre.

Alors que les syndicats demandent toujours le retrait d'une réforme qu'ils estiment "injuste" et "absurde", Elisabeth Borne a défendu une réforme "nécessaire". "Je suis toujours assez surprise de voir que les syndicats défendent un système qui enferme des centaines de milliers de travailleurs dans la précarité et qui est injuste", a-t-elle dénoncé.

La ministre a par ailleurs indiqué que le décret qui doit corriger des "effets non voulus" du nouveau mode de calcul pour les salariés ayant été en congé maternité ou en activité partielle serait transmis mercredi aux partenaires sociaux. "Le décret rectificatif va être transmis aujourd'hui aux organisations patronales et syndicales et au Conseil d'Etat et vous le verrez, ça protège très bien ces personnes", a-t-elle affirmé.

Une réforme "absurde"

Dans une tribune publiée dans Le Monde , plusieurs responsables syndicaux, dont Laurent Berger (CFDT) et Philippe Martinez (CGT), ont de nouveau dénoncé l'entrée en vigueur de la réforme de l'assurance chômage, la jugeant "injuste, absurde et indécente". "Injuste, parce qu'elle va frapper des personnes déjà fragilisées, qui comptent parmi celles qui ont été les plus touchées par la crise sanitaire et sociale. Selon les chiffres de l'Unédic, dès le 1er juillet 2021, 1,15 million de personnes vont voir leurs droits baisser drastiquement, en moyenne de 17%, et jusqu'à 40% pour les 400.000 les plus précaires", écrivent-ils.

En outre, "à une date encore non précisée, d'autres mesures devraient durcir l'accès aux droits, notamment par un relèvement du seuil d'accès à l'indemnisation, en exigeant une période de six mois travaillés, contre quatre aujourd'hui". "Là encore, les plus touchés seront les travailleurs précaires, en particulier les jeunes de moins de 26 ans", déplorent les auteurs du texte, mis en ligne mardi soir.

La réforme, qui "stigmatise(e)" les chômeurs, est "absurde" car "elle intervient au pire moment", alors que "de multiples couches de la société ont basculé ou vont basculer dans la pauvreté", sous l'effet des conséquences sociales de la crise sanitaire, expliquent-ils. Elle est enfin "indécente", selon eux, dans la mesure où elle va accentuer des inégalités sociales qui se sont creusées depuis un an, "les ménages les plus aisés pouvant épargner, quand les 10% les plus pauvres ont dû le plus souvent s'endetter".

Si le gouvernement ne renonce pas, "l'une des dernières réformes du quinquennat s'attaquera donc aux travailleurs précaires, en réduisant leurs droits et en fragilisant leur situation sociale",alors qu'en parallèle "le pouvoir d'achat des plus riches n'aura cessé d'augmenter, du fait notamment des politiques fiscales ou sociales du gouvernement". "Nous sommes loin de la justice sociale la plus élémentaire", résument les auteurs, parmi lesquels Annick Berthier, présidente d'Emmaüs France, Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité, Laurent Escure, secrétaire général de l'Unsa, Véronique Fayet, présidente du Secours catholique, et Marie-Aleth Grard, présidente d'ATD Quart Monde.

La garantie de revenus prolongée

Par ailleurs, la ministre du Travail a indiqué mercredi sur franceinfo que l'aide exceptionnelle créée en novembre pour garantir un revenu mensuel de 900 euros net aux travailleurs précaires allait être prolongée "jusqu'à fin août". "Cette aide fonctionne depuis novembre, elle concerne plus de 600.000 demandeurs d'emploi et elle va être prolongée jusqu'à la fin août", a déclaré la ministre. Initialement prévue pour quatre mois, elle avait été prolongée une première fois jusque fin mai. "C'est important de continuer à accompagner ces demandeurs d'emploi qui sont des travailleurs précaires le temps de la reprise de l'activité économique", a-t-elle ajouté.

Cette aide permet à tous ceux qui ont travaillé au moins 138 jours en CDD ou en intérim (soit plus de 60% du temps de travail annuel) en 2019, mais qui n'ont pas pu travailler suffisamment en 2020 pour recharger leurs droits à l'assurance-chômage du fait de la crise liée à l'épidémie de Covid-19, de bénéficier d'une garantie de revenu minimum de 900 euros par mois.

8 commentaires

  • 12 mai 17:45

    quant on a le derriere vise sur son siege derrieer un bureau , c'est tellement facile de critiquer avec la langue qu'avec les bras.


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