Quinze jours après les attentats, Sarkozy rompt la trêve
Quinze jours après les attentats, Sarkozy rompt la trêve
L'unité nationale a pris fin hier soir à 20 h 10. Invité de France 2, Nicolas Sarkozy a quitté la posture d'apaisement qui était la sienne depuis le début des attentats, il y a deux semaines jour pour jour, pour attaquer bille en tête, arguments à l'appui, l'exécutif. Première cible du patron de l'UMP : Manuel Valls, accusé d'avoir commis « une faute » en parlant d'« apartheid » dans les banlieues. « L'apartheid, c'est la loi honteuse qui, entre 1948 et 1994, a fait régner une inégalité des droits entre les Noirs et les Blancs en Afrique du Sud. Comparer la République française à l'apartheid, c'est une faute ! » a-t-il dénoncé, « consterné ».
Le plan antiterroriste annoncé par le Premier ministre n'a pas davantage trouvé grâce à ses yeux. Certes, l'ancien chef de l'Etat, mais aussi ex-ministre de l'Intérieur, salue un renforcement « bienvenu » des effectifs de police. Mais ce plan de recrutement et de formation mettra, selon lui, deux à cinq ans à s'appliquer. « Nous n'avons pas le temps d'attendre », brandit-il, évoquant « une menace très forte ». « Le danger, ce n'est pas dans deux ans, c'est maintenant ! » ajoute-t-il en petit comité.
Pour y remédier, Sarkozy avance une proposition choc : rétablir « immédiatement » dans la police et les services de renseignement les heures supplémentaires défiscalisées pour inciter les agents à travailler plus pour gagner plus, slogan qui avait fait son succès à la présidentielle de 2007. Cela représenterait 4 000 postes d'agents en équivalent temps plein « tout de suite », chiffre-t-il, sans préciser toutefois le coût d'une telle mesure.
Contactés par notre journal, des représentants de syndicats de police -- que le chef de l'UMP recevait hier et aujourd'hui -- sont sceptiques. « C'est lui-même qui a limité les heures sup' dans la police ! constate l'un d'eux. Les officiers de police n'ont plus de récupération des heures ...

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