PSA, premier test social du gouvernement, choc pour l'opinion
PSA, PREMIER TEST SOCIAL DU GOUVERNEMENT, CHOC POUR L'OPINION
PARIS (Reuters) - Symbole des difficultés de l'industrie française, choc pour l'opinion, l'annonce des suppressions massives d'emplois chez PSA est le premier grand test social pour le nouvel exécutif socialiste, qui a fait du redressement productif une priorité.
Des réactions de colère ont accueilli jeudi la nouvelle de la restructuration du groupe automobile qui prévoit 8.000 suppressions d'emplois et la fermeture du site d'Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis.
La CGT dénonce une "injustice", l'UMP réclame des mesures pour la compétitivité des entreprises, le Parti communiste une loi contre les licenciements abusifs et les Verts déplorent l'inertie de l'Etat depuis des années.
L'interview du 14-Juillet devrait être l'occasion pour le président François Hollande de s'exprimer sur le dossier des plans sociaux qui se multiplient depuis son élection, il y a deux mois -chez Doux, Air France ou encore Castorama.
Le dossier est pour l'instant sur le bureau de Jean-Marc Ayrault, qui a eu une longue réunion jeudi matin à Matignon avec le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg.
Dans un communiqué, le Premier ministre évoque le "véritable choc" pour les salariés de PSA et annonce pour le 25 juillet un plan de soutien à la filière automobile.
Le gouvernement ne saurait accepter "en l'état le plan développé par PSA", a déclaré Arnaud Montebourg.
"Nous allons donc questionner, en liaison avec les organisations syndicales qui auront leur propre expert, et nous allons ensuite demander à PSA de justifier la situation", a-t-il dit lors des questions d'actualité au Sénat.
Le ministre demande à PSA "d'examiner loyalement toutes les autres solutions que celles qu'il a réservées à plusieurs sites de France et notamment à ces milliers de salariés concernés et de familles".
750.000 EMPLOIS PERDUS
Jean-Marc Ayrault a déclaré voir dans la grave situation de l'industrie -750.000 emplois perdus en dix ans- une justification du renouveau du dialogue social symbolisé par la "grande conférence sociale" du début de la semaine.
"Trouvez-vous normal que les représentants des salariés ne soient pas présents dans les conseils d'administration pour être informés en amont des stratégies des entrepreneurs qui souvent pour des raisons de court terme, financières, envoient dans le mur des groupes industriels?", a-t-il dit aux sénateurs. "Cette façon de faire est terminée, nous voulons tourner la page".
Le volontarisme est pour l'instant la seule arme du gouvernement en réponse à ce que la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, qualifie "d'onde de choc".
Annoncé à l'orée des vacances d'été, le plan de restructuration de PSA n'est pas une surprise, les syndicats ayant tiré la sonnette d'alarme il y a déjà un an.
"C'est une confirmation, malheureusement", a reconnu sur France Inter le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, qui a réclamé "des dispositions d'urgence" pour "empêcher d'être uniquement spectateur".
Pascal Durand, secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts, a déploré sur RMC le temps perdu.
"Ça fait des années qu'on sait que l'automobile est dans une logique qui est très proche de celle de la sidérurgie", a-t-il déclaré. "Les pouvoirs publics n'ont pas pris la mesure de la difficulté. Ils n'ont pas anticipé, ils n'ont pas vu l'avenir".
"PSA NOUS DÉCLARE LA GUERRE"
La députée communiste de Seine-Saint-Denis Marie-George Buffet a réclamé dès ce mois-ci une loi contre les licenciements dans les entreprises rentables.
A ceux qui demandent l'interdiction pure et simple des licenciements, le ministre du Travail, Michel Sapin, répond que le gouvernement "ne va pas se substituer à l'entreprise".
"Ce n'est pas l'Etat qui va nationaliser Renault et Peugeot, on n'en est pas là", a-t-il dit sur BFM-TV.
Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique, en a appelé sur LCI au "patriotisme des grands groupes" qui, comme PSA, ont été "largement aidés par l'argent public, par l'Etat".
Pour Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, "la cote d'alerte est dépassée". "Il s'agit d'assumer enfin que la priorité absolue pour notre pays, c'est la compétitivité de notre industrie", a-t-il dit sur France Info.
Marine Le Pen, présidente du Front national, demande à l'Etat de soutenir l'industrie française "en la protégeant de la concurrence internationale déloyale".
C'est du côté des syndicats de Peugeot que le constat était le plus amer après ce "coup de massue sur tout le personnel du site", selon l'expression d'une déléguée d'Aulnay.
"PSA nous déclare la guerre", a renchéri Michael Gallais, délégué CGT de l'usine PSA de Rennes.
"Nous avons un sentiment d'injustice, alors que PSA a de l'argent plein les poches (...) et fait régulièrement appel à l'argent public. C'est intolérable", a-t-il déclaré à la presse devant l'usine bretonne.
Elizabeth Pineau, avec service France, édité par Patrick Vignal

Reuters content is the intellectual property of Thomson Reuters or its third party content providers. Any copying, republication or redistribution of Reuters content, including by framing or similar means, is expressly prohibited without the prior written consent of Thomson Reuters. Thomson Reuters shall not be liable for any errors or delays in content, or for any actions taken in reliance thereon. "Reuters" and the Reuters Logo are trademarks of Thomson Reuters and its affiliated companies.
Vous devez être membre pour ajouter des commentaires.
Quant aux grosses PLE, elles n'existent pas à cause d'un écosystème peu favorable : seuil sociaux à partir de 50 salariés, droits de succession confiscatoires. Donc, le jeune qui a réussi en France se dépêche de revnedre son entreprise à un grans groupe et de partir à l'étranger, puisqu'il devient imposable à l'ISF. Encore des impôts et des investissements qui partent, mais c'est "juste" : les foncitinnaires conservent leur emploi ...
Quand un jeune entrepreneur a réussi après avoir bossé 80 h par semaine pendant 10 ans, et qu'il a crée des centaines d'emplois, ça ne me choque pas qu'il gagne 2 M par an. Mais copmme ça déplaît à la "justice" de "Moi Président", eh bien il va réussir ailleurs. C'est évidemment très bon pour l'emploi en France.
Les grosses entreprises ne créent et ne créeront pas d'emplois ... Cela leur est structurellement impossible. La seule façon d'en créer, c'est d'aider les PME et de reconstituer un tissu fort de grosses PME. Ca ne se fait pas du jour au lendemain. Premier travail, retenir en France nos jeunes qui veulent créer des entreprises. Il y en a. Ce n'est pas le matraquage des "riches" qui va les convaincre de rester ...
Je ne peux pas poster ce commentaire , quand vous laisser le message de bigot8 dire des stupidités sur les immigrés qui ont le courage de travailler en usine sur une chaine, je voudrais le voir.
Il Faudra mieux éviter d'acheter des véhicules PSA pendant un bon moment sous peine de tomber sur des exemplaires bâclés et de passer ses journées au service après-ventes.
suite : Depuis de nombreuses années, aucun gouvernement ne s'est rendu compte de la compétivivité sauvage des pays émergents ? Et les syndicats, ces organismes sclérosés qui n'ont de cesse que de pourrir encore plus la situation !
L'interdiction pure et simple des licenciements ? Rien que ça ! Je suppose que pour ne pas avoir à licencier, les grosses entreprises feront appel aux intérimaires qui n'auront pas cette protection (voir Valéo). Ou alors mettre les clés sous la porte à moins de trouver un repreneur (chinois, qatarien...).
Au boulot Bla-bla-Bourg ; plus de critiques, des solutions constructives SVP !On ne veut plus de commissions qui ne font qu'engraisser les copains
A la phrase : "Trouvez-vous normal que les représentants des salariés ne soient pas présents dans les conseils d'administration" je répondrais : invitez-vous votre femme de ménage où votre gardienne d'enfant à participer à la gestion financière de votre ménage ?C'est la même chose rapportée de l'entreprise au particulier.
Moi Président JE fermerai ma gu.eule!