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Pour atteindre la neutralité carbone en 2050 en France, il faudra réduire la demande d'énergie
information fournie par Boursorama avec Media Services01/12/2021 à 12:06

Si la France continue comme aujourd'hui, en dépit des lois climat, la neutralité sera inatteignable, pointe un rapport de l'Ademe.

La neutralité carbone, qui implique de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d'absorber les résiduelles, "va au-delà de la question énergétique". ( AFP / SEBASTIEN BOZON )

La neutralité carbone, qui implique de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d'absorber les résiduelles, "va au-delà de la question énergétique". ( AFP / SEBASTIEN BOZON )

Pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et limiter le réchauffement du climat, la France dispose de plusieurs voies, selon l'Ademe, l'agence de la transition écologique, mais réduire la demande d'énergie sera "le facteur clé". Quel que soit le chemin choisi, il sera "impératif d'agir rapidement" et d'engager dans la décennie une "planification" concertée des transformations (aménagement du territoire, investissements...), pointe l'établissement public en publiant mardi 30 novembre quatre scénarios possibles.

Une centaine d'experts et des partenaires extérieurs ont mené pendant deux ans ce travail prospectif, dont les conclusions sont rendues publiques alors que démarre la campagne présidentielle.

La neutralité carbone, qui implique de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d'absorber les résiduelles, "va au-delà de la question énergétique", souligne le PDG de l'Ademe, Arnaud Leroy, qui parle de "choix de société". "L'enjeu est de ne pas limiter la question de l'avenir de notre pays à une question d'EPR, qu'ils soient 6, 10, 12 ou je ne sais quoi", relève-t-il.

Quatre scénarios

Les quatre scénarios de l'Ademe impliquent plus ou moins de sobriété, de puits de carbone (des réservoirs naturels ou artificiels), d'impacts sociétaux et environnementaux.

Le scénario 1 voit les habitudes alimentaires modifiées (un tiers de la population ne mange plus de viande), optimise le bâti existant, pousse la rénovation énergétique... Les émissions chutent et les puits naturels (forêts...) suffisent.

Le 2 prévoit une sobriété plus concertée, un soutien aux circuits de proximité, un retour des villes moyennes où tout est accessible... La demande énergétique est divisée par deux et il faut capter le CO2 des industries lourdes.

Les scénarios 3 et 4 sont tournés vers les technologies. Dans le 3 : biomasse pour l'énergie, planification de type haussmannien (on déconstruit et on reconstruit), les transports sont électriques mais leur usage change peu... Il faut recourir à des puits de CO2 technologiques, notamment les dispositifs de capture et stockage.

Le 4 modifie à peine nos modes de vie (domotique, transports connectés...) et tente d'en réparer l'impact, notamment avec des technologies de captage de CO2 dans l'air, pas encore au point.

Si le premier scénario soulève des questions d'acceptation, le dernier est celui "des technophiles qui expliquent que les technologies vont toujours être au rendez-vous". "Or, elles ne seront pas forcément au rendez-vous et on voit les sommes à mobiliser", met en garde Arnaud Leroy.

Réduire la demande en énergie

"Atteindre la neutralité repose sur des paris forts, aussi bien sur le plan humain (changements de comportements) que technologique", résume l'Ademe. "Mais tous les scénarios n'entraînent pas les mêmes conséquences environnementales, sociales et économiques". Pour l'Agence, la "réduction de la demande en énergie, elle-même liée à la demande de biens et services, est le facteur clé". Elle souligne aussi le rôle "indispensable" du "vivant" (forêt, agriculture...) pour stocker le carbone, produire la biomasse et réduire les émissions en modifiant les pratiques agricoles.

"Aucun de ces scénarios n'est décroissant", relève le directeur général délégué de l'Ademe, Fabrice Boissier. "Il n'y a pas de solution miracle mais, si un pays comme la France ne peut pas y arriver, c'est un mauvais signal pour la planète", ajoute-t-il.

En revanche, si la France continue comme aujourd'hui, en dépit des lois climat, la neutralité sera inatteignable. L'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui présente aussi mardi un rapport sur le cas français aux côtés de la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, ne dit pas autre chose. "Le rythme actuel de déploiement des énergies bas carbone n'est pas assez rapide", dit l'AIE, dont le patron Fatih Birol appelle le pays à "investir bien plus dans l'efficacité énergétique, les énergies renouvelables et le nucléaire".

Ces 20 dernières années, l'efficacité a crû dans le résidentiel et les services mais le taux de rénovation "reste lent" et les transports à la traîne. La production d'énergie renouvelable vient encore pour moitié de barrages construits il y a des décennies et l'essor du solaire et de l'éolien, malgré les efforts, nécessiterait "des mesures plus soutenues".

11 commentaires

  • 01 décembre13:07

    reduire la consommation d'énergie en imposant la voiture électrique; c'st un gag


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