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Séismes-Etat d'urgence en Turquie, plus de 6.300 morts dans le pays et en Syrie
information fournie par Reuters 07/02/2023 à 19:22

        * 
      Le bilan s'élève à 4.544 morts en Turquie, au moins 1.832
en
Syrie
    

        * 
      La mauvaise météo complique les opérations de sauvetage
    

        * 
      Près de 6.000 bâtiments ont été détruits en Turquie-agence
    

        * 
      Erdogan déclare l'état d'urgence dans les régions touchées
    

  
    par Ece Toksabay et Huseyin Hayatsever
       ANTAKYA, Turquie, 7 février (Reuters) - Le président
turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré mardi l'état d'urgence dans
les dix provinces ravagées par les deux puissants séismes
survenus lundi qui ont fait plus de 6.300 morts et dévasté des
zones entières du sud-est de la Turquie et du nord-ouest de la
Syrie voisine.
    Au lendemain de la catastrophe, les secouristes continuaient
de s'affairer dans les décombres d'immeubles s'étant effondrés à
la suite des secousses, à la recherche de personnes piégées sous
les débris, dans des conditions hivernales délicates.
        Il est attendu que le bilan continue de s'alourdir,
alors que l'ampleur des dégâts devient de plus en plus apparente
au fil des heures depuis lundi matin. Un représentant de l'Onu a
dit craindre que des milliers d'enfants puissent avoir été
mortellement ensevelis par les décombres.
  
        Le dernier bilan communiqué par l'Agence nationale
turque de gestion des catastrophes fait état de 4.544 morts dans
le pays.
  
        En Syrie, au moins 1.832 personnes sont décédées et des
milliers d'autres ont été blessées, ont rapporté les autorités
et les secouristes.
  
        Dans plusieurs villes turques affectées par les
secousses, des habitants ont exprimé leur colère à l'égard de ce
qu'ils considèrent comme une réponse lente et inadéquate des
autorités à la suite du séisme le plus meurtrier dans le pays
depuis 1999.
  
        "Personne n'est venu ici. Nous sommes sous la neige,
sans maison, sans rien du tout", a déclaré Murat Alinak, dont la
maison à Malatya s'est écroulée et dont les proches sont portés
disparus. "Que puis-je faire ? Où puis-je aller ?"
  
        Un séisme de magnitude 7,8 survenu tôt lundi matin a été
suivi par de nombreuses répliques, dont une secousse de
magnitude 7,7 quelques heures plus tard et une autre de 5,6 ce
mardi dans le centre de la Turquie.
    "COURSE CONTRE LA MONTRE"
    Alors que des milliers de bâtiments, dont des hôpitaux, des
écoles et des immeubles résidentiels, se sont effondrés, des
dizaines de milliers de personnes étaient blessées ou sans abri
dans plusieurs villes de Turquie et du nord de la Syrie.
        Les opérations de secours et la fourniture d'aide
humanitaire sont rendues difficiles par les températures
glaciales et la pluie alors que plusieurs régions sont privées
d'électricité et de carburant.  
        Des responsables humanitaires ont dit être
particulièrement inquiets de la situation en Syrie, déjà en
proie à une crise humanitaire en parallèle de la guerre civile
éclatée il y a près de 12 ans. 
  
        Recep Tayyip Erdogan a déclaré l'état d'urgence pour une
durée de trois mois dans les dix provinces touchées par la
catastrophe.
  
        Le gouvernement va ouvrir des hôtels dans la ville
touristique d'Antalya, à l'ouest du pays, pour héberger
temporairement les personnes affectées par le double séisme, a
indiqué le président turc, qui brigue un nouveau mandat dans
trois mois.
  
    Selon les autorités turques, quelque 13,5 millions de
personnes ont été touchées par le séisme dans une zone
s'étendant sur environ 450 km, d'Adana à l'ouest à Diyarbakir à
l'est, et sur 300 km, de Malatya au nord à Hatay au sud. 
        Les autorités syriennes ont signalé des décès jusqu'à
Hama, à une centaine de kilomètres de l'épicentre.
  
        "C'est maintenant une course contre la montre", a
déclaré à Genève le directeur général de l'Organisation mondiale
de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus. "Chaque minute,
chaque heure qui passe, les chances de retrouver des survivants
en vie diminuent".
  
        "PERSONNE NE VIENT"
  
        A travers toute la région, les secouristes ont travaillé
toute la nuit et jusqu'au matin à la recherche de survivants,
tandis que des personnes attendaient dans l'angoisse près de
monticules de décombres, s'accrochant à l'espoir de retrouver
des amis et des parents en vie.
  
        Dans la ville turque d'Antioche, près de la frontière
syrienne, une voix de femme appelant à l'aide a été entendue
sous un tas de décombres, alors que gisait à proximité le corps
d'un jeune enfant sans vie selon le témoignage de journalistes
de Reuters. 
    "Ils font du bruit mais personne ne vient", s'est écrié en
pleurant Deniz, un habitant, qui se tordait les mains de
désespoir. 
    "Nous sommes dévastés, nous sommes dévastés. Mon Dieu... Ils
crient. Ils disent 'sauvez-nous' mais nous ne pouvons pas les
sauver. Comment allons-nous les sauver ? Il n'y a personne
depuis le matin".
    A Kahramanmaras, au nord d'Antioche, des familles se sont
rassemblées autour de feux et se sont enveloppées dans des
couvertures pour rester au chaud.
    "Nous avons à peine réussi à sortir de la maison", a raconté
Neset Guler, blottie auprès de ses quatre enfants. "Notre
situation est un désastre. Nous avons faim, nous avons soif.
C'est misérable."
    Selon l'agence turque de gestion des catastrophes et des
urgences (AFAD), 5.575 immeubles ont été détruits lors du
tremblement de terre, qui a été suivi par 285 répliques, et
20.426 personnes ont été blessées.
        A Genève, le porte-parole de l'Unicef, James Elder, a
dit craindre que le tremblement de terre ait coûté la vie à des
milliers d'enfants. 
  
        AMPLEUR DES DÉGÂTS
  
        Le directeur de l'OMS s'est dit particulièrement
préoccupé par les régions turques ou syriennes où aucune
information n'a encore émergé après le séisme. 
    Les connexions Internet insuffisantes et les routes
endommagées entre certaines des villes turques les plus
touchées, où vivent des millions de personnes, ont entravé les
efforts pour évaluer l'ampleur des dégâts et planifier l'aide à
envoyer.
        En Syrie, l'agence de presse officielle SANA a fait état
d'au moins 812 morts dans les provinces contrôlées par le
gouvernement d'Alep, Lattaquié, Hama, Idlib et Tartous.
        Dans les zones rebelles du nord-ouest du pays, le bilan
s'élève à au moins 790 personnes tuées selon la défense civile,
une organisation humanitaire connue sous le nom de Casques
blancs dont la tâche principale est d'extraire des personnes des
bâtiments endommagés par des frappes aériennes gouvernementales.
        "Nos équipes font beaucoup d'efforts, mais elles sont
incapables de répondre à la catastrophe et au grand nombre de
bâtiments effondrés", a déclaré son chef Raed al-Saleh. 
  
        Un haut responsable humanitaire de l'Onu en Syrie a
expliqué que les pénuries de carburant et les conditions
météorologiques difficiles compliquaient les opérations de
secours. 
    "Les infrastructures sont endommagées, les routes que nous
avions l'habitude d'utiliser pour le travail humanitaire sont
endommagées, nous devons faire preuve de créativité pour
atteindre les gens", a déclaré El-Mostafa Benlamlih,
coordinateur de l'Onu lors d'une interview accordée à Reuters
par liaison vidéo depuis Damas.
    Selon l'Institut américain de surveillance sismique, le
tremblement de terre est le plus puissant qu'il ait enregistré
dans le monde depuis un séisme survenu en août 2021 dans
l'Atlantique-Sud.
 (Avec la contribution de Kinda Makieh à Damas, Suleiman
al-Khalidi à Amman, Mehmet Caliskan à Hatay, Umit Ozdal à
Malatya, Ezgi Erkoyun, Daren Butler et Jonathan Spicer à
Istanbul et Timour Azhari et Maya Gebeily à Beyrouth; version
française Blandine Hénault et Jean Terzian)
 

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