Philippe Decouflé : « Ma rencontre avec la danse s'est faite dans les boîtes de nuit »
Philippe Decoufle en septembre 2011.
Le danseur et chorégraphe présente « Nouvelles pièces courtes » au Théâtre national de Chaillot, à Paris, à partir du 29 décembre. Il s'est confié à « La Matinale du Monde ».
Je ne serais pas arrivé là si...
... Si je n'étais pas tombé en arrêt dans la rue, à 13 ans, devant la photo d'un type avec un masque neutre - ce masque qui oblige les comédiens à utiliser leur corps pour exprimer leurs émotions. C'était celui du mime et chorégraphe Isaac Alvarez, qu'il avait fait faire d'après son visage. J'étais si fasciné que j'ai pris contact avec lui.
Alvarez dirigeait de grands stages dans le sud de la France : j'étais très jeune pour cette aventure, mais il a accepté de m'accueillir un premier été, et j'ai su immédiatement que j'allais passer ma vie à faire ça. Les années suivantes, j'y ai passé toutes mes vacances. J'ai tout adoré et découvert qu'on pouvait bosser dans le plaisir, ce que je n'ai plus cessé de faire.
Que se passait-il durant ces stages ?
Isaac était le maître. Au saut du lit, avant même le petit déjeuner, on faisait un grand cercle dans un gymnase autour de lui et on commençait à travailler : il fallait se mettre en situation de traverser des fleuves, ou devenir pierre, ou air, ou oiseau... Il utilisait beaucoup les éléments naturels. Ses assistants donnaient aussi des cours de mime, d'acrobatie.
Et l'après-midi : massage ! Ça, c'était extraordinaire. Les séances étaient assez techniques, il y avait de l'encens, de la musique planante, des lumières tamisées... On était au milieu des années 1970, l'ambiance était très Flower Power. Pour la première fois, je touchais plein de corps, des corps d'hommes, des corps de femmes - ce qui m'intér...

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