Pénurie de puces électroniques : "Notre dépendance vis-à-vis de l'Asie est excessive et inacceptable", regrette Bruno Le Maire
Boursorama avec Media Services•15/02/2021 à 12:59
Alors que le secteur automobile tourne au ralenti en raison de problèmes d'approvisionnement, le ministe de l'Economie souhaite que le rachat d'entreprises stratégiques soit mieux encadré.

Bruno Le Maire regrette que la dépendance de l'industrie européenne aux matériels électroniques asiatiques la rende "vulnérable". ( POOL / THOMAS COEX )
"Notre dépendance vis-à-vis de l'Asie est excessive et inacceptable (...), elle nous rend vulnérable", a déclaré Bruno Le Maire lundi 15 février, lors d'un point-presse à l'issue d'un échange avec le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton . Depuis plusieurs semaines, la pénurie mondiale de semiconducteurs met à l'arrêt de nombreuses usines automobiles.
Le ministre de l'Economie estime que l'Europe et la France doivent "veiller à éviter le rachat d'entreprises stratégiques" par des concurrents étrangers. "Il y a un certain nombre de projets de rachat, sur lesquels nous ne sommes pas favorables" , a-t-il insisté. Bruno Le Maire s'était récemment opposé au rachat de Carrefour par le Canadien Couche-Tard et de Suez par Veolia.
Le ministre met en avant "soit le droit de la concurrence, soit les textes qui existent au niveau européen, ou au niveau national sur les investissements étrangers" pour éviter de tels rachats. Il propose aussi que l'UE adopte "dès cette année" un nouveau projet important d'intérêt européen commun (PIEC) dédié à l'électronique, à l'image de celui conclu sur les batteries électriques. "La France a déjà identifié 18 projets" qui pourraient être "éligibles" à ce projet, précise-t-il. Selon lui, cet enjeu est d'autant plus urgent avec la pénurie de semiconducteurs qui touche le monde actuellement, et qui pénalise notamment le secteur automobile.
Des mesures prises aux Etats-Unis
En Allemagne, la production automobile a ainsi baissé de 23% en janvier 2021, notamment en raison de jours de chômage partiel dans des usines frappées par la pénurie. Aux États-Unis, General Motors et Ford ont dû suspendre la production dans certaines usines, et prévenu que cela devrait leur coûter plusieurs milliards de dollars.
Le président américain Joe Biden a indiqué que son administration envisageait d'intervenir pour débloquer les chaînes d'approvisionnement, par exemple en développant une production aux Etats-Unis, ou via un renforcement de la "coopération" avec ses partenaires. La France a de son côté lancé une cellule de crise , qui réunit les filières électronique et automobile. L'objectif, dans cette situation d'"urgence" , est "d'avoir une meilleure allocation des composants", explique Bruno Le Maire.
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