"PARIS N'EST PAS CARACAS", LANCE BELLOUBET À LA FRANCE INSOUMISE
PARIS (Reuters) - Nicole Belloubet a démenti mardi instrumentaliser la justice à des fins politiques au lendemain de la tentative de perquisition des locaux de Mediapart, tout en lançant aux députés de La France insoumise (LFI) une pique sur leur soutien au régime vénézuélien.
"Je suis attachée au principe de la liberté de la presse et à la protection du secret des sources, je crois que ce sont des pierres angulaires pour notre démocratie", a déclaré la ministre de la Justice à l'Assemblée, en réponse à une question du député LFI Ugo Bernalicis dénonçant l'"instrumentalisation politique des forces de police et du parquet".
"Je suis également attachée à ce que notre justice puisse travailler dans la sérénité et ne fasse pas de manière systématique l'objet de dénigrements, comme vous le faites de manière permanente", a-t-elle ajouté.
"C'est la conception de la justice que porte ce gouvernement et monsieur le député, ne vous en déplaise, Paris n'est pas Caracas."
Le chef de file de LFI, Jean-Luc Mélenchon, a répété lundi son soutien à Nicolas Maduro, à l'heure où douze pays de l'Union européenne dont la France ont reconnu le président de l'Assemblée vénézuélienne Juan Guaido en tant que chef de l'Etat par intérim.
Concernant Mediapart, le député de Marseille a qualifié lundi de "détestables" les "méthodes" du média d'investigation, l'accusant de ne pas avoir réagi aux perquisitions menées à La France insoumise en octobre. "Voilà que l'arroseur est arrosé", a-t-il écrit sur son blog.
Nicole Belloubet a expliqué par ailleurs que les magistrats avaient, grâce à cette tentative de perquisition, pu obtenir les enregistrements d'Alexandre Benalla et Vincent Crase révélés par le site jeudi dernier.
"Mediapart a dans un premier temps refusé cette remise mais comme la presse s'en est fait l'écho depuis, les bandes sonores ont été remises à la justice, ce qui est une très bonne chose je crois pour que toute la vérité soit faite", a-t-elle déclaré.
Lors d'une conférence de presse mardi, les journalistes de Mediapart ont assuré qu'ils avaient déjà consenti à remettre copie des ces bandes aux juges du siège, avant la perquisition menée par le parquet.
(Julie Carriat, édité par Yves Clarisse)
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