Au cours des semaines précédant la traversée, les immigrés, en provenance de différents pays d'Afrique subsaharienne et de la Corne de l'Afrique, ont été rassemblés par les trafiquants dans une ferme à proximité de Gergarish, à l'ouest de Tripoli, en Libye. "Nous étions entre 1 000 et 1 500, raconte Nasir. Nous dormions par terre, sans couverture. Le jour, il faisait une chaleur terrible. Et très froid la nuit. Pour nous tenir chaud, nous nous serrions les uns les autres." "Dans la ferme, il y avait 60 enfants ou adolescents, se souvient Saïd, un Somalien de 16 ans. Quatre seulement ont survécu." "Nous étions prisonniers et ils nous battaient lorsque nous demandions de sortir pour faite pipi", explique un autre survivant.
Jeudi dernier, les immigrés sont informés que le départ aura lieu deux jours plus tard. Samedi, à la tombée de la nuit, ils sont conduits en camion sur une plage. Arrivé d'Égypte où il avait été acheté quelques jours plus tôt, le chalutier est ancré au large. Jusqu'à minuit, des canots pneumatiques font des allers-retours pour embarquer les immigrés. "Les passeurs nous disaient de nous dépêcher, témoigne Saïd. Ils nous frappaient à coups de bâton pour aller plus vite. Ils étaient furieux parce qu'ils avaient pensé pouvoir embarquer 1 200 immigrés sur ce bateau, mais ils se rendaient compte que ce n'était pas possible. J'avais un morceau de pain et une bouteille d'eau. Ils nous ont dit que nous n'avions pas...
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