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Mohammed Merah chargé par sa mère pour protéger Abdelkader
information fournie par Reuters 18/10/2017 à 21:03

MOHAMMED MERAH CHARGÉ PAR SA MÈRE POUR PROTÉGER ABDELKADER

MOHAMMED MERAH CHARGÉ PAR SA MÈRE POUR PROTÉGER ABDELKADER

par Emmanuel Jarry

PARIS (Reuters) - La mère de Mohammed Merah a chargé jusqu'à l'absurde, mercredi, le tueur de Toulouse et Montauban pour protéger son frère Abdelkader, soupçonné d'avoir été son mauvais génie et son complice et jugé par une cour d'assises spéciale.

Mohammed Merah a été tué le 22 mars 2012 dans l'assaut donné à l'appartement où il s'était retranché, après avoir abattu trois militaires, trois écoliers juifs et le père de l'un d'eux.

"Abdelkader est innocent", a dit, dès ses premiers mots à la barre Zoulikha Aziri, foulard sur la tête, s'exprimant tantôt en arabe par l'intermédiaire d'une interprète, tantôt en français.

Mardi, un témoin avait dit l'avoir entendue en 2012 se dire fière de son cadet parce qu'il avait "mis la France à genoux".

Changement de discours mercredi : Zoulikha Aziri a déclaré condamner les actes de Mohammed. "Pour moi c'est un fou (...) Quand il était petit il me disait 'j'ai un homme qui me parle dans la tête'", a-t-elle dit.

Une des questions clefs est de savoir qui a consulté à deux reprises le 4 mars 2012 sur un compte internet de Zoulikha Aziri l'annonce d'Imad Ibn-Ziatem, le soldat qui voulait vendre sa moto et sera le premier tué par Mohammed dans un guet-apens.

Les enquêteurs admettent n'avoir pu établir qu'Abdelkader avait été l'auteur de ces consultations, effectuées chez sa mère après 23h00 ce soir-là, après une recherche avec le mot clef "militaire", synonyme de préméditation.

Zoulikha Aziri a admis qu'il était passé chez elle mais en début de soirée et n'était resté qu'une vingtaine de minutes.

"A 23h08 et 23h11 (...) qui était derrière votre freebox ?" a demandé le président de la Cour. "Personne, j'étais seule, il n'y avait personne", a répliqué la mère des frères Merah.

Alors que les techniciens de la police ont établi que cette double consultation n'avait pu être effectuée qu'à son domicile, elle a maintenu cette version et laissé entendre que Mohammed Merah avait pu utiliser ses identifiants ailleurs.

"Ce qui a été dit par vos techniciens n'est pas vrai (...) Par contre Mohammed avait mon code", a-t-elle dit avant d'ajouter plus tard : "Il l'a utilisé de l'extérieur."

Elle a aussi nié des échanges enregistrés avec Abdelkader au parloir de la prison où il est détenu. Selon ces enregistrements il lui a notamment dit que Mohammed était "parti pour la bonne cause" et lui avait fait le plus "beau cadeau".

"TAISEZ-VOUS" !

"Il ne m'a pas dit ça", a dit Zoulikha Aziri, contre toute évidence. "Ils ont sonorisé ce qu'ils ont sonorisé mais ce qui n'a pas été dit n'a pas été dit."

Elle a multiplié les déclarations contradictoires par rapport à ses dépositions faites pendant l'enquête, tentant de gommer les éléments à charge à l'encontre d'Abdelkader, dont elle a nié le caractère violent, pourtant documenté, y compris contre elle.

Elle a en revanche accusé son fils aîné, Abdelghani, d'être responsable des coups de couteau que lui a infligés Abdelkader en 2003. "C'est lui (Abdelghani) qui a commencé", a-t-elle dit.

Interrogée sur la "conversion" d'Abdelkader à un islam rigoriste en 2006, elle a répondu "c'est moi qui lui ai appris à faire la prière" et déclaré lui avoir conseillé d'aller en Egypte, où il a fait quatre séjours, pour apprendre l'arabe.

Zoulikha Aziri, accusée par l'ex-épouse d'Abdelghani de l'avoir traitée de "sale juive", a nié avoir élevé ses enfants dans l'antisémitisme. "Tous mes médecins sont juifs", a-t-elle déclaré, déclenchant une bronca dans le prétoire.

"Elle ment comme une arracheuse de dents pour couvrir Abdelkader en chargeant Mohammed Merah", a résumé Me Géraldine Berger-Stenger, une avocate des parties civiles.

Ses trois heures et demie d'audition se sont achevées dans la confusion, après un des plus violents incidents de ce procès entre avocats de la défense et des parties civiles.

Le principal défenseur d'Abdelkader Merah, Me Eric Dupond-Moretti, a mis le feu aux poudres en dénonçant les conditions dans lesquelles Zoulikha Aziri a été selon lui interrogée.

"Interrogez ma mère dans ces conditions-là, vous allez voir ! (...) C'est la mère d'un accusé et la mère d'un mort !", a-t-il lancé, déclenchant des cris de colère dans le prétoire.

"Taisez-vous ! Vous n'avez pas honte !", a hurlé le frère d'Imad Ibn-Ziatem. "Vous êtes des méchants, vous êtes de la merde, vous êtes des assassins", a-t-il ajouté en larmes, entraîné à l'extérieur de la salle par ses proches.

Eric Dupond-Moretti a essayé d'avoir le dernier mot lors de cet épisode, où la défense a perdu des points.

Mohammed Merah "est un fils qui est un terroriste mais c'est un fils, que vous le vouliez ou non. Elle essaye de protéger ses enfants et, je le dis, elle a menti", a-t-il dit. "Entre la justice et son fils, elle a choisi son fils."

(Edité par Elizabeth Pineau)

4 commentaires

  • 19 octobre 06:26

    Non seulement elle a élevé ses 2 fils en faisant 2 tueurs aveugles, de sang froid, mais en plus, elle ment de façon éhontée, contente que son fils "ait mis la France à genoux" ! Il y a, dans notre pays beaucoup trop de gens comme cela...


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