L'imagination des censeurs de la presse est fertile, comme en témoigne le rapport de Reporters sans frontières rendu public ce lundi 23 septembre. Il recense les résultats d'une enquête menée par l'ONG dans 90 pays et démontre que pour empêcher la presse d'exercer librement ses critiques, il semble que le plus efficace soit d'attaquer directement son circuit de distribution. On apprend ainsi qu'en septembre 2018, de mystérieux clients dévalisèrent tous les points de vente de Madagascar et achetèrent l'intégralité de l'édition de Telonohorefy, un bihebdomadaire publiant une enquête sur les relations entre la première dame du pays et un conseiller du président.Au Togo, l'achat massif d'un numéro de Jeune Afrique fut également orchestré en septembre 2017, l'hebdomadaire publiait en une son enquête sur le président Faure Gnassingbé. D'autres gouvernements agissent avec plus de subtilité. Ainsi, en Pologne, le parti au pouvoir, le PiS, exige des vendeurs de journaux que ceux-ci exposent de « manière esthétique et visible » les titres qui lui sont favorables. En janvier 2017, la société d'État gérant le réseau de 480 stations-service exigea en conséquence de ses franchisés de changer leur manière d'exposer leurs publications. Tous les titres favorables au gouvernement devaient désormais être mis en avant. Un an plus tard, ce sont 1 700 points de vente qui durent ainsi se plier à cette politique commerciale soutenant le parti PiS....
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