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Les policiers manifestent contre le "laxisme" des juges
information fournie par Reuters 14/10/2015 à 13:16

MANIFESTATION DES POLICIERS DEVANT LE MINISTÈRE DE LA JUSTICE

MANIFESTATION DES POLICIERS DEVANT LE MINISTÈRE DE LA JUSTICE

par Gérard Bon

PARIS (Reuters) - Des milliers de policiers ont manifesté bruyamment mercredi devant le ministère de la Justice à Paris, ainsi qu'en province, pour dénoncer le laxisme à leurs yeux de la chaîne pénale et des conditions de travail "insupportables".

Pour la première fois depuis une manifestation contre l'ex-garde des Sceaux Robert Badinter en 1983, ils se sont rassemblés sous les fenêtres de la ministre de la Justice Christiane Taubira à l'appel de l'ensemble des syndicats de police.

"Madame Taubira, les policiers sont dans la rue, ils sont là pour demander protection et reconnaissance", a lancé un porte-parole à la tribune, place Vendôme, avant que la foule ne reprenne le slogan "policiers en colère".

Les manifestants ont ponctué les interventions de sifflets et de sirènes de police, tandis que d'autres lâchaient des fumigènes, parfois tricolores.

"Police-justice : la rupture" pouvait-on lire sur une banderole accrochée à un échafaudage place Vendôme. "Madame la ministre, nous ne pouvons plus tolérer vos libérations prématurées", scandaient des manifestants.

Des rassemblements de policiers se sont également tenus devant les tribunaux de plusieurs villes de province.

Le Premier ministre Manuel Valls doit annoncer ce mercredi après-midi des mesures susceptibles de calmer leurs inquiétudes.

Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a déclaré mercredi que François Hollande recevrait la semaine prochaine les syndicats de policiers et de magistrats.

Le détonateur du mouvement a été la fusillade survenue en Seine-Saint-Denis il y a une semaine, au cours de laquelle un policier a été grièvement blessé à Saint-Ouen par un malfaiteur qui avait bénéficié d'une permission de sortie.

Alors qu'en janvier, les attentats de Paris, qui s'étaient soldés par la mort de leurs auteurs sous les balles des forces de l'ordre, en avaient fait des "héros", les policiers "sont devenus les oubliés de la République ", a déclaré Jean-Claude Delage pour Alliance, premier syndicat de gardiens de la paix.

Céline Berthon, du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN), dénonce "la fracture qui s'aggrave entre les réalités auxquelles sont confrontés les policiers et certaines pratiques d'une partie des membres de l'ordre judiciaire".

La grogne policière place le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, tenu à la solidarité gouvernementale avec Christiane Taubira, en posture délicate.

POLICIERS À BOUT DE SOUFFLE ?

Tout en affirmant qu'il n'y avait "rien à gagner" à opposer police et justice, Bernard Cazeneuve a assuré mardi que les dysfonctionnements judiciaires seraient corrigés, ce que devrait donc confirmer Manuel Valls.

Une dizaine d'organisations, dont le Syndicat de la magistrature et le Syndicat des avocats de France, accusent les syndicats policiers d'user de raccourcis "relevant de la manipulation". "Depuis 2010, le nombre des permissions de sortie ne cesse de baisser pour atteindre le chiffre historiquement bas de 48.481 en 2014", écrivent-ils dans un communiqué.

Parallèlement aux "dysfonctionnements", les policiers pris dans le rythme d'un plan Vigipirate renforcé depuis les attentats de janvier se disent à bout de souffle, d'autant que la crise migratoire s'est ajoutée à cette mobilisation.

En outre, la tâche des forces de l'ordre va encore s'alourdir avec la Conférence sur le climat (COP21) prévue en décembre à Paris et le championnat d'Europe de football en juin.

Pour répondre aux inquiétudes exprimées par les policiers, Bernard Cazeneuve s'est engagé à poursuivre en 2016 l'effort budgétaire engagé cette année, qu'il s'agisse des créations de postes ou des dotations de matériels.

Le président des Républicains (LR) Nicolas Sarkozy, qui dénonce le laxisme judiciaire et cible Christiane Taubira, devait recevoir mercredi des représentants des policiers.

L'ex-Premier ministre François Fillon appelle pour sa part François Hollande à "revoir sa politique pénale qui est de moins en moins dissuasive. "Il doit entendre les policiers et les Français qui dénoncent l’affaiblissement de l’autorité", déclare-t-il dans un communiqué.

(Edité par Yves Clarisse)

10 commentaires

  • 14 octobre 13:56

    icomment pourrait-t-il se faire plus petit?


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