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Les pays donateurs au secours des réfugiés syriens
information fournie par Reuters 04/02/2016 à 16:40

PLUSIEURS MILLIARDS D'AIDE OBTENUS POUR LES SYRIENS LORS DE LA CONFÉRENCE DE PAYS DONATEURS

PLUSIEURS MILLIARDS D'AIDE OBTENUS POUR LES SYRIENS LORS DE LA CONFÉRENCE DE PAYS DONATEURS

par Estelle Shirbon et William James

LONDRES (Reuters) - La conférence des pays donateurs qui se tient jeudi à Londres a permis de lever plusieurs milliards de dollars pour venir en aide aux Syriens, menacés par la plus grave crise humanitaire actuelle.

Les Nations unies ont lancé un appel de fonds de 7,73 milliards de dollars (6,9 milliards d'euros) pour subvenir aux besoins les plus urgents de six millions de déplacés et de quatre millions de réfugiés pour la seule année 2016. Les pays de la région réclament en outre 1,2 milliard de dollars (1,1 milliard d'euros) supplémentaire.

Illustrant la gravité de la situation, le Premier ministre turc, dont le pays accueille déjà 2,5 millions de Syriens, a annoncé le début d'un nouvel exode dû à l'intensification des bombardement à Alep, la grande ville du Nord.

"Soixante à soixante-dix mille personnes des camps du nord d'Alep se dirigent vers la Turquie", a déclaré Ahmet Davutoglu, ajoutant que 300.000 habitants de la ville elle-même étaient prêts à les suivre.

Selon une source militaire syrienne, la ville, cible d'une grande offensive lancée en début de semaine par les forces gouvernementales avec l'appui de l'aviation russe, pourrait être très vite encerclée. Alep est divisée depuis des années entre loyalistes et insurgés.

"A voir les difficultés et la détresse que trahissent les yeux de mon peuple, je peux vous dire que nous avons atteint nos limites", a quant à lui averti le roi Abdallah de Jordanie, dont le pays accueille également de très nombreux réfugiés syriens, tout comme le Liban.

La situation des réfugiés est certes catastrophique, mais celles des villes assiégées, où on meurt parfois de faim, est bien pire encore, ont souligné plusieurs intervenants, dont le secrétaire d'Etat américain.

"Le fait que des gens en soient réduits à manger de l'herbe et des feuilles, à tuer des animaux errants, pour subvenir à leurs besoins quotidiens doit frapper la conscience de tous les peuples civilisés et nous rappeler que nous avons tous le devoir d'y remédier", a souligné John Kerry.

"COMBIEN Y A-T-IL DE SYRIENS DANS CETTE SALLE ?"

La Grande-Bretagne, la Norvège et l'Allemagne, pays organisateurs de la conférence, ont respectivement promis 1,76, 1,17 et 2,57 milliards de dollars (1,57, 1,04 et 2,3 milliards d'euros) sur trois ans. La contribution des Etats-Unis s'élèvera, elle, à 890 millions de dollars pour l'exercice budgétaire en cours, a fait savoir Washington.

Enfin l'Union européenne, soucieuse d'enrayer l'afflux de réfugiés, débloquera dès cette année trois milliards d'euros (3,36 milliards de dollars), notamment pour aider les pays voisins de la Syrie qui les accueillent en premier lieu, a promis Donald Tusk, président du Conseil européen.

Sur le front diplomatique, l'émissaire de l'Onu Staffan de Mistura a annoncé mercredi la suspension des négociations de Genève, mise à mal par l'offensive gouvernementale en direction d'Alep et les bombardement russes.

John Kerry a dit avoir évoqué le sujet avec son homologue russe Sergueï Lavrov. "Nous avons convenus que nous étions engagés dans une discussion sur les moyens d'aboutir spécifiquement à un cessez-le-feu ainsi qu'à certaines mesures de confiance immédiates pour l'acheminement de l'aide humanitaire", a-t-il expliqué.

"Les jours qui viennent doivent être mis à profit pour revenir à la table des négociations, pas pour gagner du terrain sur le champ de bataille", a quant à lui souligné Ban Ki-moon, secrétaire général de l'Onu.

Une bonne part des fonds collectés à Londres permettra d'assurer la scolarité des enfants de réfugiés et de trouver des emplois à leurs parents, ce qui est une façon de reconnaître que le conflit ne sera pas réglé à court terme.

Plusieurs représentants de la société civile syrienne venus assister à la conférence se sont émus que les donateurs s'intéressent d'abord aux réfugiés pour des raisons intérieures et les ont invités à faire davantage pour les Syriens restés dans leur pays.

Rouba Mhaïssen, fondatrice de l'organisation SAWA, a en outre regretté d'être l'un des seuls intervenants syriens. "De grâce, parlez-nous ! Ne parlez pas seulement de nous. Ne le faites pas seulement en notre nom. Combien y a-t-il de Syriens dans cette salle ? Levez la main, s'il vous plait. Une, deux personnes... C'est formidable !", a-t-elle ironisé.

(Avec Andreas Rinke et Arshad Mohammed, Jean-Philippe Lefief pour le service français)

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