
Des déplacés palestiniens à bord d'une camionnette sur une route de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, après leur fuite de la ville de Gaza, le 16 septembre 2025 ( AFP / Eyad BABA )
A pied, à vélo où à bord de véhicules, les Palestiniens fuient en nombre la ville de Gaza, cible d'une offensive majeure de l'armée israélienne dont les bombardements ont fait mercredi des dizaines de morts à travers le territoire.
Fort du soutien américain, Israël a annoncé le début mardi d'une campagne militaire terrestre et aérienne à Gaza-ville pour y anéantir le mouvement islamiste palestinien Hamas, dont l'attaque du 7 octobre 2023 en Israël a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.
En riposte, Israël a lancé une offensive dévastatrice dans le petit territoire, qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire. Depuis, les quelque deux millions d'habitants assiégés y ont été maintes fois déplacés.
"C'est comme vivre le Jugement dernier ou en enfer, mais même l'enfer serait plus clément", s'exclame Fatima Lubbad, 36 ans, qui a parcouru quasiment à pied avec ses quatre enfants environ dix km pour arriver à Deir al-Balah (centre) après sa fuite de Gaza-ville (nord).
"J'ai dû dormir avec mes enfants dans la rue", dit-elle à l'AFP.
De jour et parfois de nuit, à pied, en voiture, à bord de charrettes tirées par des ânes ou de camions, des Palestiniens, emportant quelques effets personnels, quittent Gaza-ville, après les appels d'évacuation israéliens, selon des images de l'AFP.

Une photo prise depuis la frontière israélienne avec la bande de Gaza montre les destructions dans le territoire palestinien, le 17 septembre 2025 ( AFP / Jack GUEZ )
Mais Oum Ahmed Younès, 44 ans, affirme qu'elle n'a pas les moyens de payer des frais de transport. De plus, "il n'y a pas de tentes ou alors les prix sont exorbitants. Cela coûte moins cher de mourir".
L'armée israélienne a annoncé l'ouverture jusqu'à vendredi 09H00 GMT d'un nouveau passage pour permettre aux habitants de fuir la plus grande ville du territoire palestinien. Il traverse la rue Salaheddine qui coupe la bande de Gaza en son milieu du nord au sud.
- "Nous ne voulons pas mourir!" -

Une photo prise depuis la frontière israélienne avec la bande de Gaza montre une colonne de fumée s'élevant lors d'une frappe israélienne sur le territoire palestinien assiégé, le 17 septembre 2025 ( AFP / Jack GUEZ )
L'ONU estimait fin août à environ un million le nombre d'habitants dans Gaza-ville et ses environs. L'armée israélienne a affirmé que "plus de 350.000" personnes avaient fui la zone.
Mercredi, la Défense civile palestinienne a fait état de 64 morts dans les bombardements israéliens à travers la bande de Gaza, dont 41 à Gaza-ville.
Dans le camp de Chati à Gaza-ville, un immeuble a été détruit dans un bombardement qui a tué quatre personnes dont une femme et son enfant, d'après la même source.

Une photo prise depuis la frontière israélienne avec la bande de Gaza montre un tir d'un obus par l'armée israélienne depuis le sud d'Israël en direction de la bande de Gaza, le 17 septembre 2025 ( AFP / Jack GUEZ )
"Assez! Nous voulons vivre, nous ne voulons pas mourir (...) Dites à Netanyahu que nous ne voulons pas mourir!" a affirmé Mohammed al-Danf sur le site touché, alors que des habitants aidaient à rechercher des survivants sous les décombres.
L'armée israélienne, qui contrôle environ 75% de la bande de Gaza, veut chasser le Hamas de la ville éponyme, présentée comme l'un des des derniers grands bastions du mouvement dans le territoire palestinien. Depuis mardi, elle y a "frappé plus de 150 cibles terroristes en soutien aux troupes" au sol.

Des proches d'otages israéliens et des manifestants participent à une manifestation antigouvernementale appelant à des actions pour obtenir la libération des otages israéliens retenus dans la bande de Gaza, à Jérusalem, le 16 septembre 2025 ( AFP / AHMAD GHARABLI )
Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations de la Défense civile ou de l'armée israélienne.
- "Mon garçon est en train de mourir" -

Une photo prise depuis le sud d'Israël montre des véhicules militaires israéliens déployés près de la barrière frontalière avec le territoire palestinien assiégé, le 17 septembre 2025 ( AFP / Jack GUEZ )
L'offensive à Gaza-ville a été condamnée à l'étranger, mais aussi en Israël où une grande partie de la population s'inquiète pour les otages retenus dans la bande de Gaza.
A Jérusalem, des proches d'otages ont manifesté devant la résidence du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
"Mon garçon est en train de mourir là-bas. Mais au lieu de le ramener (...) vous avez tout fait pour ne pas le faire revenir", a dit à l'adresse de M. Netanyahu Ofir Braslavski, le père de Rom, otage à Gaza.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont encore retenues à Gaza dont 25 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

Des Palestiniens déplacés partent avec leurs biens vers le sud sur une route dans la zone du camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, après de nouveaux ordres d'évacuation israéliens pour la ville de Gaza le 16 septembre 2025 ( AFP / Eyad BABA )
Selon le ministère de la Santé du Hamas, les représailles militaires israéliennes ont coûté la vie à 65.062 Palestiniens, en majorité des civils, dans la bande de Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007.
L'ONU a déclaré la famine à Gaza, ce que dément Israël. Mardi, une commission d'enquête indépendante mandatée par l'ONU a établi qu'Israël commet un génocide contre les Palestiniens à Gaza. Israël a aussi nié.
Ces derniers jours, l'armée israélienne a aussi mené des frappes aériennes contre le Hezbollah au Liban, les rebelles houthis au Yémen et des dirigeants du Hamas au Qatar.
Mercredi, Ghazi Hamad est apparu pour un entretien en direct sur la chaîne qatarie Al Jazeera, le premier haut responsable du Hamas à refaire surface depuis l'attaque israélienne à Doha le 9 septembre. "Dieu merci nous avons survécu à cette agression perfide."
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