Les marins US interrogés en janvier en Iran ont trop parlé-Navy
par Yeganeh Torbati et Idrees Ali WASHINGTON, 30 juin (Reuters) - Les marins américains retenus en Iran début janvier pour être entrés par erreur dans les eaux territoriales iraniennes ont donné trop d'informations aux autorités iraniennes et ont effectué des erreurs ayant permis leur capture, indique l'U.S. Navy dans son rapport sur l'incident publié jeudi. Lors de leur capture le 12 janvier par les gardiens de la révolution islamique (CGRI ou pasdarans) dans le Golfe, les dix marins se rendaient du Koweït à Bahreïn à bord de deux bateaux. Ils ont été libérés le lendemain après avoir été retenus pendant quinze heures. Le rapport de la marine américaine met l'incident, survenu quelques jours avant l'entrée en vigueur de l'accord sur le nucléaire iranien, sur le compte d'une mauvaise organisation et d'une sous-estimation du risque. "Il est clair que certains membres de l'équipage, si ce n'est tous, ont fourni aux moins certaines données aux interrogateurs au-delà de leurs noms, rang, numéro de service et date de naissance", lit-on dans le rapport. Parmi les informations sensibles divulguées, le rapport cite les caractéristiques ou la vitesse des navires, les mots de passe de leurs téléphones ou de leurs ordinateurs portables, dit le rapport. Il semble que la mission ait été mal engagée dès le départ. Le commandant a ordonné l'opération au dernier moment et a "gravement sous-estimé" les risques du trajet. Les noms des marins ont été caviardés dans le rapport, mais la Navy a fait savoir la semaine dernière que le capitaine Kyle Moses, qui commandait les opérations, avait été relevé de ses fonctions. En mai, la Navy a renvoyé Eric Rasch, qui commandait l'escadre à laquelle appartenaient les marins. PAR HASARD Dès le départ, les capitaines du navire et leur équipage n'ont pas respecté le trajet programmé, dit le rapport, et se sont retrouvés par hasard dans les eaux territoriales saoudiennes avant d'entrer dans les eaux iraniennes, au large de l'île de Farsi dans le Golfe. A un moment, l'équipage n'a pas compris qu'il se trouvait près de l'île iranienne, matérialisée par un point violet sur la carte de navigation, parce qu'ils ne l'ont pas regardée d'assez près. "Si un des membres de l'équipage avait fait une mise au point sur le point violet, ils auraient découvert que c'était l'île de Farsi", indique le rapport. A proximité de l'île, un des bateaux a eu un problème de moteur et c'est alors que deux navires des pasdarans se sont approchés, armes pointées. Ils ont été rapidement rejoints par deux autres bateaux du CGRI. Dans le cadre des règles d'engagement, les militaires américains sont obligés de défendre leurs unités. Toutefois, dans le but de faire baisser la tension, les capitaines ont demandé aux artilleurs de se tenir à distance de leurs armes. "Je ne voulais pas enclencher une guerre avec l'Iran", a dit l'un des capitaines aux enquêteurs. "J'ai pensé au final que personne ne devait mourir à cause d'un malentendu." Une procédure administrative a été engagée à l'encontre de deux marins, indique le rapport, qui recommande des suites pour six autres. Le rapport accuse aussi les gardiens de la Révolution d'avoir violé le droit international en remplaçant le drapeau américain à bord par un drapeau du CGRI et d'avoir mis à sac les navires et leurs équipements. (Danielle Rouquié pour le service français)

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