Les Kurdes syriens dénoncent le bilan de l'opposition
PARIS, 24 mai (Reuters) - L'opposition syrienne soutenue par l'Occident n'a réussi qu'à causer des massacres supplémentaires et aggraver la crise des réfugiés en insistant pour réclamer le départ de Bachar al Assad, a estimé lundi une responsable du Kurdistan syrien. "Le problème n'est pas la chute d'Assad ou l'identité des dirigeants, mais plutôt la nécessité de changer le système", a dit Sinam Mohamed, membre du Parti de l'union démocratique (PYD) kurde à des journalistes à Paris. "Il ne s'agit pas de savoir s'il faut ou non combattre Assad. L'important c'est la manière dont on change le système, d'une dictature à un système démocratique. Regardez l'opposition, ils appellent à la destitution d'Assad, mais ils n'y ont rien gagné, que des massacres et de nombreux réfugiés", a-t-elle poursuivi. A l'heure où les pourparlers de paix pour mettre fin aux cinq années de conflit sont à l'arrêt, le projet kurde syrien continue de prendre forme sans l'aval de la diplomatie onusienne dans la zone connue sous le nom kurde de Rojava (Kurdistan), dans le nord du pays. Sinam Mohamed s'exprimait après l'ouverture d'un bureau de représentation du parti à Paris, qui fait suite à des installations à Moscou, Berlin et Stockholm, pour promouvoir le projet kurde syrien au niveau international. Les kurdes de Syrie et leurs alliés mettent au point un projet de fédération politique autonome en dépit des objections des gouvernements voisins, qui craignent un morcellement du pays. La Turquie, notamment, craint que l'emprise kurde en Syrie n'alimente le mouvement séparatiste sur son propre territoire. Le PYD a été mis à l'écart des négociations à Genève. Celles-ci ont été suspendues il y a un mois par le Haut Comité des négociations (HCN) mis sur pied par l'opposition, qui accuse les forces gouvernementales de ne pas respecter la trêve. (John Irish; Julie Carriat pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse)

Reuters content is the intellectual property of Thomson Reuters or its third party content providers. Any copying, republication or redistribution of Reuters content, including by framing or similar means, is expressly prohibited without the prior written consent of Thomson Reuters. Thomson Reuters shall not be liable for any errors or delays in content, or for any actions taken in reliance thereon. "Reuters" and the Reuters Logo are trademarks of Thomson Reuters and its affiliated companies.
Vous devez être membre pour ajouter des commentaires.