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Les Grecs incrédules et stoïques face au choc financier
information fournie par Reuters29/06/2015 à 11:35

LES GRECS SE RÉVEILLENT INCRÉDULES

LES GRECS SE RÉVEILLENT INCRÉDULES

par Karolina Tagaris et Michele Kambas

ATHENES (Reuters) - Les Grecs se sont réveillés lundi incrédules face à des banques fermées et des distributeurs de billets vides dans un pays au bord du précipice après la rupture des discussions entre Athènes et ses créanciers.

Malgré le choc financier, les commerces étaient ouverts lundi et, dans les cafés et les restaurants, les discussions allaient bon train sur l'avenir du pays. Comme à l'accoutumée, les touristes étaient là pour assister à la relève de la garde présidentielle devant le Parlement.

La Banque centrale européenne ayant décidé dimanche de ne pas augmenter les liquidités qui maintenaient à flot les banques grecques, le Premier ministre grec s'est résolu dans la soirée à mettre en place un contrôle des capitaux pour empêcher les banques de s'effondrer face à une demande massive de retraits.

La Grèce a moins de 48 heures pour rembourser 1,6 milliard d'euros au Fonds monétaire international. Un défaut déclencherait des événements en cascade avec peut-être à la clé une sortie du pays de la zone euro.

Mais maintenant que le Premier ministre a annoncé un référendum sur les propositions des créanciers, décision qui a exaspéré les partenaires d'Athènes, l'apparition d'une solution de dernière minute semble désormais improbable.

"Je ne peux pas le croire", dit Evgenia Gekou, une Athénienne de 50 ans, qui se rend à son travail. "Je continue à penser que je vais me réveiller demain et que tout sera arrangé. Je tâche très fort de ne pas m'inquiéter."

Les banques resteront fermées au moins jusqu'au 5 juillet inclus, jour du référendum. Les retraits aux distributeurs de billets seront limités à 60 euros.

"J'ai cinq euros en poche. Je vais tenter ma chance ici pour trouver un peu d'argent", déclare Yanis Kalaizakis, un plombier de 58 ans, rencontré lundi dans le centre d'Athènes devant un distributeur de billets vide.

"Les queues dans mon quartier étaient trop longues hier", justifie-t-il en référence aux files d'attentes qui se sont formées devant les distributeurs et les stations-service dès l'annonce par le Premier ministre grec Alexis Tsipras des mesures d'urgence dimanche soir. "Je ne sais pas quoi dire d'autre. C'est le bazar."

"CRIME PRÉMÉDITÉ"

Les files d'attente devant les distributeurs font la 'une' des journaux de lundi. "Heures dramatiques", titre le quotidien Nafetemporiki.

Le journal conservateur Eleftheros Typos accuse Alexis Tsipras d'avoir annoncé le référendum comme un stratagème visant à entraîner le pays vers des élections anticipées avec l'espoir de les gagner.

"La décision de M. Tsipras d'appeler à un référendum et à une possible sortie de la zone euro constitue un crime prémédité", lit-on dans l'éditorial du quotidien. "Il est clair que M. Tsipras a perdu la confiance des citoyens. C'est évident au vu des queues aux distributeurs et aux stations-service et cela deviendra évident au scrutin de dimanche prochain."

Sur la rumeur d'une possibilité de retirer sa pension de retraite dans certaines succursales bancaires, des dizaines de retraités faisaient la queue lundi devant deux bureaux de la Banque nationale de Grèce. Ils ont été éconduits, ont constaté des photographes de Reuters.

"J'ai travaillé toute ma vie, simplement pour me réveiller un matin avec une catastrophe comme ça", déclare un commerçant, venu récupérer la pension de sa femme.

Une manifestation est prévue dans la journée contre l'austérité et pour le "non" au référendum du 5 juillet.

"Alors que le programme (d'aide) est valable jusqu'à mardi, on ne nous fournit plus la liquidité nécessaire pour les banques grecques simplement pour faire du chantage et nous terroriser", a déclaré le ministre chargé des réformes administratives Georges Katrougalos à la chaîne de télévision Antenna.

"Si nous votons oui, ils démoliront les retraites, il faudra payer (...) dans les hôpitaux publics. Quand vos enfants ne pourront aller à l'école, vous direz 'merci' et ils diront 'vous l'avez demandé'. Mais si vous dites non, nous aurez la capacité de vous battre pour un avenir meilleur."

(Avec Deepa Babington, Yannis Behrakis et Alkis Konstantinidis; Danielle Rouquié pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)

3 commentaires

  • 29 juin12:38

    Merci à Syriza : partage de la pauvreté.


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