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Les couteaux sont tirés à l'UMP, le centre fait de la résistance
information fournie par Reuters 21/09/2014 à 20:50

NICOLAS SARKOZY DÉCLENCHE LES HOSTILITÉS

NICOLAS SARKOZY DÉCLENCHE LES HOSTILITÉS

par Emmanuel Jarry

PARIS (Reuters) - Sans attendre son intervention dimanche soir à la télévision, Nicolas Sarkozy a déclenché dans le Journal du Dimanche les hostilités contre ses principaux rivaux sur le chemin de la reconquête d'un pouvoir perdu en 2012.

Ses anciens ministres Alain Juppé et François Fillon ont répliqué du tac au tac en s'affichant en hommes libres et décidés à aller au bout de leur candidature à l'investiture de la droite pour l'élection présidentielle de 2017.

Les dirigeants centristes François Bayrou (MoDem) et Yves Jégo (UDI) ont affiché de leur côté leur volonté d'indépendance face à l'ambition de l'ex-chef de l'Etat de rassembler sous sa bannière la droite et le centre-droit.

Nicolas Sarkozy, qui a annoncé vendredi sur Facebook son intention de briguer la présidence de "sa famille politique", tremplin vers la présidentielle de 2017, se défend dans le JDD de toute arrogance, agressivité ou volonté de revanche.

Il n'en multiplie pas moins les piques contre Alain Juppé, François Fillon et le socialiste François Hollande, qui l'a privé en 2012 d'un deuxième mandat au sommet de l'Etat.

"Mon audience sur Facebook fait le double de celle de la conférence de presse de Hollande et en une seule journée j'ai gagné plus de nouveaux amis que le total de ceux de Juppé et Fillon réunis", se vante-t-il.

"Je lis qu'un tiers des gens seraient intéressés par mon retour", ajoute-t-il. "Combien obtiendraient Hollande, Juppé ou Fillon si on posait la même question pour eux ?"

Nicolas Sarkozy confirme son intention de bâtir une nouvelle formation politique en lieu et place de l'UMP, avec un nouveau nom, une nouvelle organisation, de nouveaux cadres, et de faire revenir adhérents et donateurs "pour redresser les comptes".

JUPPÉ ET FILLON PRENNENT DE LA HAUTEUR

"Si je réussis cette nouvelle formation, (Alain Juppé et François Fillon) ne pourront plus me rattraper", dit-il.

Il raille notamment l'incapacité de François Fillon à prendre le leadership de la droite après sa défaite de 2012 et son retrait temporaire de la vie politique française.

Nicolas Sarkozy et sa garde rapprochée tentent également depuis des semaines de jeter le doute sur la détermination d'Alain Juppé en invoquant son âge (69 ans) et ses déboires judiciaires passés. Ce qui vaut à l'ex-chef de l'Etat une réplique cinglante de son ancien chef de la diplomatie.

"En matière d'ennuis judiciaires, il ne vaut mieux pas se livrer à un match", a-t-il dit sur Europe 1 et i>télé.

Une allusion à la demi-douzaine de dossiers dans lesquels le nom de Nicolas Sarkozy est cité - lequel assure cependant dans le JDD ne rien craindre de la justice.

Alain Juppé et François Fillon, membres de la direction provisoire de l'UMP, ne sont pas candidats à la présidence du parti et ont pris leur distance vis-à-vis d'une élection interne qui s'annonce comme une formalité pour Nicolas Sarkozy.

L'un et l'autre ont assuré qu'ils ne prendraient parti pour aucun candidat lors de l'élection du futur président de l'UMP.

Le premier a cependant réaffirmé qu'il serait "vigilant" concernant la ligne politique du mouvement et l'organisation le moment venu d'une primaire ouverte à d'autres sensibilités politiques, pour la désignation d'un candidat pour 2017.

"Je n'ai pas le culte des sauveurs mais le culte des idées", a pour sa part déclaré François Fillon devant des partisans réunis à Domont (Val-d'Oise). "Je vais assumer jusqu'au bout la mission de la direction collégiale. Et puis j'agirai en homme libre, parce que notre mouvement a besoin de débats pour se réinventer", a-t-il ajouté.

LES CENTRISTES FONT DE LA RÉSISTANCE

Du côté du centre, vers lequel lorgnent Nicolas Sarkozy et ses rivaux, le président du MoDem, François Bayrou, a rejeté toute soumission à l'UMP et toute logique de "parti unique".

"Ce qui est annoncé, dans la déclaration de Nicolas Sarkozy, c'est une tentative de plus de fusion-absorption du centre dans une réédition de l'UMP", a-t-il dit en concluant l'université d'été de sa formation à Guidel (Morbihan).

"La politique française a besoin de tout sauf d'un parti unique. La vie politique française a le plus grand besoin d'échapper à la main-mise d'un appareil unique", a ajouté François Bayrou, qui s'est présenté en garant de l'indépendance du centre et du pluralisme politique.

Yves Jégo, candidat à la présidence de l'Union des démocrates et indépendants (UDI), a pour sa part déclaré sur Radio J qu'il ne croyait pas à l'"homme providentiel" et a défendu, lui aussi, l'idée d'une opposition pluraliste.

"On ne peut pas résumer l'opposition à Nicolas Sarkozy", a-t-il dit. "Je suis pour un modèle politique différent, pour un modèle politique qui ne soit pas fondé sur l'ambition d'un seul ou sur la volonté de vengeance d'un seul."

Interrogé sur les premières escarmouches entre Nicolas Sarkozy et ses rivaux, Yves Jégo a jugé la "machine à querelles" relancée et la droite "la plus bête du monde" de retour.

Pendant ce temps, des militants de l'UMP partisans de Nicolas Sarkozy distribuaient le texte de sa déclaration de vendredi sur des marchés, notamment à Paris. Signe que la campagne de l'ex-chef de l'Etat est bel et bien lancée.

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