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Les banques grecques fragilisées, les discussions dans l'impasse
information fournie par Reuters 19/06/2015 à 16:32

LES BANQUES GRECQUES FRAGILISÉES

LES BANQUES GRECQUES FRAGILISÉES

par George Georgiopoulos et Lefteris Papadimas

ATHENES (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) a relevé vendredi pour la deuxième fois en trois jours le montant des liquidités d'urgence disponibles pour les banques grecques, confrontées à des retraits massifs de la part des épargnants en raison de l'impasse des négociations entre la Grèce et ses créanciers.

Selon des responsables européens, la BCE examinera à nouveau la situation des banques grecques lundi, jour où les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro doivent se réunir en urgence après l'échec jeudi des discussions au niveau de leurs ministres des Finances.

Ces derniers se retrouveront aussi au sein de l'Eurogroupe lundi à 13h00 GMT pour préparer le sommet censé débuter quatre heures plus tard.

La Grèce doit rembourser 1,6 milliard d'euros au Fonds monétaire international (FMI) le 30 juin. Elle risque d'en être incapable si elle ne parvient pas à s'entendre d'ici là avec ses créanciers sur un programme de réformes en échange du versement de leur aide.

Face à cette situation, qui pourrait conduire à un défaut de la Grèce sur sa dette suivie d'une sortie de la zone euro, les Grecs craignent l'instauration d'un contrôle des capitaux qui limiterait leurs retraits d'argent.

Selon des sources bancaires, ils ont retiré plus d'un milliard d'euros de leurs comptes en une seule journée jeudi, ce qui porte à trois milliards le montant total des retraits depuis le début de la semaine. Cela représente environ 2,2% des dépôts bancaires des ménages et des entreprises en Grèce à fin avril.

COÏNCIDENCE DE DATES

Le mécanisme européen des liquidités d'urgence (ELA) maintient pour l'instant le système bancaire grec à flot et la BCE ne cesse semaine après semaine de relever le plafond des fonds disponibles.

Elle l'a augmenté de 1,8 milliard d'euros vendredi, selon l'agence d'informations financières MNI, après 1,1 milliard mercredi. Ce plafond devrait ainsi être désormais à 85,9 milliards.

La BCE souligne toutefois que les banques grecques n'ont accès à ces liquidités d'urgence que tant que le pays bénéficie d'un programme d'aide financière. Or ce programme prend fin officiellement le 30 juin et les créanciers de la Grèce menacent de ne pas le prolonger si le gouvernement d'Alexis Tspiras, élu sur la promesse de mettre fin aux politiques d'austérité, ne présente pas des réformes conformes à leurs souhaits.

Le fait que la BCE ait décidé d'examiner à nouveau lundi le montant des liquidités d'urgence semble indiquer que l'institut de Francfort n'est pas certain que les banques grecques pourront fonctionner au-delà.

La coïncidence de date avec le sommet des dirigeants de la zone euro paraît aussi illustrer la volonté de la BCE de faire pression sur les responsables politiques pour qu'ils parviennent à un accord.

Le gouvernement grec d'Alexis Tsipras et ses créanciers continuent pourtant de camper sur leurs positions.

PAS DE SOLUTION MIRACLE, DIT JUNCKER

Si les responsables européens répètent à tour de rôle qu'un accord demeure possible à condition que la Grèce présente des réformes convenables, notamment pour abaisser le coût de son système de retraites, le Premier ministre grec a pour sa part dénoncé leur "insistance aveugle" à vouloir de nouvelles mesures d'économies dans un pays confronté à une "situation sociale déjà dramatique".

Il a minimisé vendredi la gravité du blocage avec les créanciers en assurant que "tous ceux qui parient sur une crise et des scénarios catastrophe ont tort".

Il a néanmoins prévenu ses partenaires européens que la crise ne concernait pas que la Grèce mais l'ensemble de l'Union européenne alors qu'aucun pays n'est jamais sorti de la zone euro.

"L'Union européenne, dont nous faisons partie, devrait trouver les moyens d'en revenir à ses principes fondateurs: solidarité, démocratie, justice sociale", a-t-il dit à Saint-Pétersbourg, durant sa visite de deux jours en Russie. "En s'en tenant à des politiques d'austérité et à des politiques qui sapent la cohésion sociale, qui aggravent la récession, c'est impossible."

Pour Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, les Grecs semblent croire que "quelqu'un en Europe pourra à la fin sortir un lapin du chapeau". "Mais ce n'est pas le cas", a-t-il dit au magazine allemand Der Spiegel.

Alexis Tspiras se trouve vendredi en Russie, dont le vice-Premier ministre a dit que Moscou pourrait envisager d'aider financièrement la Grèce.

(Avec les bureaux de Reuters à Athènes, Luxembourg et Berlin; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Patrick Vignal)

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