L'Espagne démocratique, celle qui a succédé à la dictature de Franco, avait connu trente-huit ans de stabilité bipartite. Cette réalité a volé en éclats dimanche soir, à l'issue des législatives qui renouvellent le Parlement national ? la Chambre des députés et le Sénat. Désormais, ce pays du Sud, qui récupère plutôt bien de la crise économique, est entré dans une nouvelle ère, celle de l'instabilité quadripartite. Le quotidien monarchiste ABC titrait "L'Espagne sans gouvernement". Et l'analyste politique d' El Mundo , Lucia Mendez, se demandait en voyant les résultats définitifs si son pays n'était pas entré dans un "processus d'italianisation" : "De nouveaux partis sont entrés en force au Parlement, et c'est à saluer, mais, le revers de la médaille est que nous courons le risque réel de l'ingouvernabilité. D'ailleurs, je n'exclus pas que nous soyons obligés d'organiser de nouvelles élections dans les mois à venir !" Le Parti populaire (PP) au pouvoir, celui qui à la fin 2011 a pris les manettes d'un pays exsangue, au bord de la faillite économique et d'un sauvetage européen, a certes remporté le scrutin de manière indiscutable. Bien loin devant le Parti socialiste, les Indignés de Podemos (qui réalisent une entrée fracassante avec 69 sièges) et les libéraux centristes de Ciudadanos (qui font aussi une irruption très remarquée avec une quarantaine de députés). Mais, avec 121 sièges (sur 350) à la Chambre des...
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