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Le pass sanitaire peut-il mettre en péril les parcs de loisirs ?
information fournie par Boursorama avec Media Services 28/07/2021 à 15:27

Depuis le 21 juillet, un certificat complet de vaccination ou un test Covid négatif est exigé pour accéder aux parcs animaliers, aquatiques, d'attractions ou encore aux sites culturels.

Une attraction au parc Astérix.  ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )

Une attraction au parc Astérix. ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )

Qualifié de "catastrophe" par certains, le pass sanitaire peut-il tuer la saison des parcs de loisirs ? L'inquiétude est forte chez les professionnels d'un secteur qui compte beaucoup de petites structures pour lesquelles l'été peut représenter jusqu'à 80% de l'activité. Certains estiment d'ores et déjà que l'entrée en vigueur, le 21 juillet dernier, du pass sanitaire pour accéder aux parcs de loisirs a causé une chute de la fréquentation allant "de -15% à -50% et parfois -70%".

"Depuis que le pass sanitaire est arrivé, c'est la catastrophe : ça nous coûte beaucoup de visiteurs. Au lieu de 3.000 à 4.000 par jour, on n'en accueille que la moitié", a expliqué à l' AFP Mathys Bembom, propriétaire du parc d'attraction OK Corral, qui compte 34 attractions, 8 spectacles équestres quotidiens et emploie jusqu'à 200 salariés à Cuges-les-Pins, à l'est de Marseille. "On ne comprend pas : on peut entrer et sortir comme on veut d'un hypermarché, et nous, nous sommes punis", déplore-t-il. "La vaccination, c'est la seule manière de sortir de cette crise, mais le gouvernement aurait dû nous informer bien avant. Là c'est très dur, il y a beaucoup de coûts", poursuit Mathys Bembom, qui a repris l'affaire familiale il y a plus de 40 ans.

La Fédération des Forains de France a également pointé une "injustice de traitement" entre "les marchés, les rues piétonnes et les centres commerciaux (...) qui ne sont pas soumis au pass sanitaire", et ses entreprises qui "venaient tout juste de reprendre leur travail". Quant au président du Snelac (Syndicat national des espaces de loisirs, d’attractions et culturels), il estime que le pass ne s'imposait pas pour ces "sites en extérieur dont les protocoles très stricts ont démontré leur efficacité en 2020" et il fera d'une "saison qui s'annonçait bonne, une saison catastrophique".

"Plus les entreprises sont petites, plus elles souffrent"

Selon Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'État en charge du Tourisme, si "les plus gros" acteurs du secteur "s'en tirent avec du -10 ou -15%" de baisse de fréquentation ces derniers jours, "les plus petits sont davantage sur du -20 à -50 ou -60%". "Tout n'est pas imputable au pass sanitaire", a-t-il toutefois nuancé, au sortir d'un Comité interministériel du tourisme (CIT) dans l'Yonne mardi 27 juillet. "Les jours pluvieux qu'on a connus ont pu jouer, pour les activités en extérieur", a-t-il souligné.

"Plus les entreprises sont petites, plus elles souffrent, car c'est là que la décision de visite est plus impulsive", constate de son côté Arnaud Bennet, président du Snelac . "On se décide le matin et la nécessité d'avoir un pass à jour ou de faire un test fait que les gens ne viennent carrément pas, ou carrément moins", explique-t-il.

Sur un secteur très hétéroclite qui en France compte quelque 2.600 sites de loisirs - des géants comme Disneyland Paris mais aussi nombre de petits parcs d'attractions, animaliers, aqualands, grottes, musées, châteaux... -  90% de ces entreprises, souvent familiales, ont moins de 10 salariés et font 5 à 30 millions d'euros de chiffre d'affaires, selon le Snelac. Après avoir sondé une quinzaine de ses 500 adhérents, Arnaud Bennet estime que l'entrée en vigueur du pass sanitaire le 21 juillet a causé une chute de fréquentation allant "de -15% à -50% et parfois -70%".

De son côté, la Compagnie des Alpes (Parc Astérix, Futuroscope) a indiqué ne pas pouvoir évaluer pour l'instant l'impact du pass sanitaire, d'autant que "l'effet climatique (temps maussade) n'est pas négligeable", selon un porte-parole.

Des aides qui seront prolongées ?

Selon Arnaud Bennet, ces entreprises sortent de la crise du Covid-19 "fragilisées et surendettées, sans capacité d'investir", après avoir perdu la moitié de leurs chiffres d'affaires en moyenne en 2020. Et si ces sociétés sont restées à flot grâce aux aides de l'Etat - activité partielle, fonds de solidarité, PGE-, celles-ci doivent s'arrêter fin août. En outre, "ce qui fait le dynamisme du secteur, c'est sa capacité à investir en permanence 10 à 30% du chiffre d'affaires pour créer de la nouveauté, fidéliser les clients", affirme le président du Snelac. Et ce sont les revenus estivaux qui assurent "pendant la fermeture, qui dure souvent six mois, les salaires, la maintenance, les travaux..."

Face à ces inquiétudes, Jean-Baptiste Lemoyne s'est voulu rassurant. "Il est clair qu'aujourd'hui on est face à une 4e vague. Qui dit 4e vague dit conséquences économiques, qui dit conséquences économiques dit dispositifs (d'aide) à ajuster, à travailler ou à prolonger, lors d'un travail qui va commencer sous l'égide de Matignon", a-t-il affirmé.

4 commentaires

  • 28 juillet 17:38

    Là par contre je rejoins Paspil, effectivement, moins de gens théoriquement dans les parcs de loisir ou au resto, profitez-en!


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