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Le millésime 2014, tournant pour les primeurs bordelais
information fournie par Reuters 29/03/2015 à 14:55

LE MILLÉSIME 2014, TOURNANT POUR LES PRIMEURS BORDELAIS

LE MILLÉSIME 2014, TOURNANT POUR LES PRIMEURS BORDELAIS

par Claude Canellas

BORDEAUX (Reuters) - La campagne des primeurs du millésime 2014 dans le vignoble bordelais, dont la qualité est prometteuse, s'ouvre lundi et est très attendue par les professionnels qui espèrent préserver leur tradition en retrouvant des prix plus en phase avec le marché.

Comme chaque année au début d'avril, plus de quatre mille importateurs, grossistes et distributeurs du monde entier sont attendus dans les châteaux girondins pour déguster la production en cours d'élevage.

Cette semaine de dégustation organisée par l'Union des grands crus bordelais (UGCB), qui réunit 135 des plus grandes propriétés, permettra de fixer d'ici quelques semaines les prix des plus grands crus et de les vendre deux ans avant livraison.

Cette tradition vieille de plus de quarante ans a toutefois souffert des excès observés lors de millésimes exceptionnels, en 2009 et surtout en 2010. Trois années plus modestes, de 2011 à 2013, n'ont pas assez corrigé les prix.

Pour François Levêque, un des plus grands courtiers de la place, 2014 est "une année charnière", d'autant que les réserves sont encombrées de stocks des années précédentes.

"Le millésime 2014 est de bonne qualité, le meilleur depuis 2010. Les trois dernières campagnes ont été compliquées avec des prix qui n'étaient souvent pas adaptés au marché", dit-il.

"Aujourd'hui on se trouve devant un certain désintérêt des clients pour les primeurs qui se demandent à quoi cela sert d'acheter à l'avance des vins qui seront au même prix deux ans plus tard. Le 2014 est un vrai test. Si on ne fait pas enfin des prix cohérents, il n'y aura plus de campagne des primeurs."

"LE BON VIN AU BON PRIX"

Or les primeurs sont un atout majeur pour le vin de Bordeaux qui doit protéger son bijou, prévient Allan Sichel, président du Syndicat des négociants en vins de Bordeaux et vice-président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB).

"Une bonne campagne des primeurs répond à trois critères: l'appétit du consommateur et son intérêt à payer du vin à l'avance, un bon millésime -et là, on est rassuré, et enfin des prix de sortie compétitifs convenant au consommateur et permettant à la chaîne en aval de gagner de l'argent", dit-il.

Ce millésime qu'Olivier Bertrand, président de l'Union des grands crus de Bordeaux, dit "masculin, avec de l'acidité, de la fraîcheur, de l'élégance, pas un vin de soleil mais (...) un vin pour les amateurs", bénéficiera aussi de changes favorables.

"Cette année, c'est le bon vin au bon prix, ce qui n'a pas été forcément le cas ces cinq dernières années", prédit celui qui est aussi propriétaire du Domaine de Chevalier, cru classé de Graves en AOC Pessac-Léognan.

Les excès de 2009 et 2010 n'ayant pas été gommés durant les trois années suivantes, le Bordelais devra toutefois s'adapter selon François Lévêque qui préconise, "plus que jamais", de fixer les prix "au cas par cas".

"Des châteaux devront absolument baisser les prix, d'autres devront rester au même niveau que l'année précédente et enfin il y en a même qui pourront fixer un tarif à la hausse", dit-il, y voyant la clé du renouveau.

Si le vignoble bordelais y parvient, il pourra espérer une année 2015 meilleure que la précédente, marquée par une baisse des ventes de 8% en volume, à 5,13 millions d'hectolitres, et de 13% en valeur (3,74 milliards d'euros).

Le repli de l'euro pourrait aider des exportations qui ont particulièrement souffert l'année dernière (-9% en volume à 2,1 millions d'hectolitres et -17% en valeur à 1,8 milliard d'euros) notamment sous l'effet d'un recul de la Chine, premier marché du Bordelais.

(Edité par Grégory Blachier)

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