* Le marché devrait limiter sa hausse à 1%-2% en 2015
* Pour 2016, Bain évoque un possible redressement
PARIS, 29 octobre (Reuters) - La croissance du marché
mondial du luxe devrait tomber à 1%-2% à taux de change
constants en 2015, son plus bas niveau depuis la crise de 2008,
selon une étude du cabinet Bain & Co publiée jeudi avec la
fédération italienne Altagamma.
L'année a été rude pour les ventes d'accessoires, montres,
bijoux et vêtements de luxe, plombées par le ralentissement de
l'économie chinoise, la chute des flux touristiques chinois à
Hong Kong et Macao, l'effondrement du tourisme russe et le
tassement du marché américain dû à la vigueur du dollar.
LVMH LVMH.PA , Kering PRTP.PA , Burberry BRBY.L ou Hugo
Boss BOSSn.DE ont tous marqué le pas.
Le marché, qui avait déjà limité sa progression à 3% à taux
de change constants en 2014 pour cause de mesures anticorruption
en Chine, devrait atteindre 253 milliards d'euros à la fin 2015,
contre 224 milliards un an auparavant.
"Le luxe est entré dans une 'nouvelle normalité', marquée
par une décélération qui se fait sentir aujourd'hui", estime le
cabinet de conseil, qui ne fait pas de prévision pour 2016.
"Nous ne sommes pas négatifs pour l'année prochaine, la
croissance pourrait être meilleure grâce à de bons
fondamentaux", a déclaré à Reuters Claudia d'Arpizio, faisant
allusion à une "évolution favorable du PIB mondial et aux
perspectives de reprise en Europe".
L'appétit pour les produits de luxe demeure très important
et la demande répond très bien lorsque les produits offrent
innovation et créativité, a-t-elle ajouté.
Les ventes de produits de luxe sont tirées par une ruée de
la clientèle chinoise (31% du marché mondial) en Europe et au
Japon, profitant d'un creusement des écarts de prix lié à
l'évolution des taux de change.
A l'inverse, le marché chinois s'est encore contracté tandis
qu'à Hong Kong, jadis marché le plus rentable du monde, les
ventes se sont effondrées de 25%.
La tendance s'est aussi dégradée aux Etat-Unis, la vigueur
du dollar ayant freiné les flux touristiques à destination de
New York, Miami ou Los Angeles.
Elargi aux voitures (+8%), à l'hôtellerie (+7%) et au marché
de l'art (+6%), le luxe - évalué par Bain à 1.000 milliards
d'euros - devrait enregistrer cette année une croissance plus
solide de 5% (à taux de change constants).
(Pascale Denis, avec Astrid Wendlandt, édité par Dominique
Rodriguez)
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