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Le Grand Old Party adoube Trump et s'interroge sur son identité
information fournie par Reuters 22/07/2016 à 15:45

LE PARTI RÉPUBLICAIN AMÉRICAIN À UN TOURNANT

LE PARTI RÉPUBLICAIN AMÉRICAIN À UN TOURNANT

par James Oliphant et Emily Stephenson

CLEVELAND, Ohio (Reuters) - L'investiture de Donald Trump comme candidat à l'élection présidentielle américaine du 8 novembre marque un tournant dans l'histoire du Parti républicain, tant la rhétorique incendiaire du milliardaire, ses attaques personnelles à l'encontre de ses pairs ou certaines de ses positions hétérodoxes ont créé des failles béantes au sein du Grand Old Party.

La question qui court sur toutes les lèvres et dans toutes les têtes des dirigeants républicains est désormais: où va le parti ?

A Cleveland, où se déroulait la convention d'investiture du 18 au 22 juillet, Donald Trump a fait le plein de ses partisans, qui semblaient complètement se désintéresser de son programme alors même que leur influence est susceptible de refonder totalement et pour des années le discours du GOP sur des sujets comme le commerce, l'immigration ou la politique étrangère.

Ceux qui s'intéressent au programme - vieux militants, députés, donateurs ou lobbyistes - n'ont guère trouvé de réponses claires dans les discours prononcés à la tribune ou lors de conversations avec les membres de l'équipe de campagne de Trump.

Sommes-nous toujours un parti favorable au libre-échange? ont-ils demandé. Sommes-nous toujours pour la fin du droit à l'avortement? Devons-nous régulariser les étrangers en situation irrégulière ou les expulser du pays?

Paul Ryan, président de la Chambre des représentants et à ce titre le républicain le plus puissant du pays, a reconnu que Donald Trump avait transformé son parti. Mais il évite de répondre à la question de savoir si l'impact de l'homme d'affaires sur le GOP sera durable ou s'il ne s'agit que d'un épiphénomène qui sera vite oublié une fois battu le 8 novembre.

"Je n'ai pas de réponse à cette question. Je n'en ai vraiment aucune idée", a-t-il dit à Cleveland. Trump a certes changé le parti, mais "dans quelle direction, je n'en sais rien".

"ET APRÈS?"

Même après deux jours de discours, Matt Throckmorton, délégué de l'Utah, essayait toujours de s'imaginer ce qu'une présidence Trump signifierait pour le Parti républicain. "Que se passe-t-il après?" disait-il.

Proche allié de Donald Trump, l'ancien speaker de la Chambre Newt Gingrich a confié à un groupe de diplomates que si l'ancien présentateur de téléréalité était à la Maison blanche, on "ne saurait pas ce qu'il ferait chaque matin, parce que lui-même ne saurait pas ce qu'il fait chaque matin".

Cette incertitude qui angoisse les cadres du GOP est aussi le reflet du conflit qui déchire l'électorat républicain. Le parti peine à trouver un consensus sur de nombreuses questions clés, comme le montre une enquête Reuters/Ipsos menée durant ces derniers mois.

Sur le commerce international par exemple, le même nombre de républicains répondait en mars dernier que cela "crée des emplois" ou que cela "crée des pertes d'emplois".

Interrogés en juin sur l'avortement, ceux qui voulaient le rendre illégal "dans tous les cas" étaient aussi nombreux que ceux qui le souhaitaient légal "dans la majorité des cas".

Lors de son discours d'investiture jeudi soir, Donald Trump a été avare en détails sur ce que signifie son mantra: "America First" (l'Amérique d'abord).

Une semaine plus tôt, les militants républicains célébraient l'adoption d'un programme condamnant le mariage homosexuel et interdisant l'avortement, à quelques exceptions près, entre autres choses.

Mais le candidat l'a à peine évoqué jeudi, nourrissant la méfiance des ultraconservateurs qui n'apprécient guère quelques-uns de ses prises de position en faveur des homosexuels ou ses changements de cap sur l'avortement, qu'il défendait il y a plusieurs années et auquel il s'oppose aujourd'hui.

"Si ce discours de Trump et le programme du GOP définissent ce qu'est un républicain aujourd'hui, alors c'est difficile de dire que j'en suis un. Difficile pour beaucoup d'entre nous", a commenté sur Twitter Tony Fratto, un ancien porte-parole de la Maison blanche sous la présidence de George W. Bush.

(Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

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