Un croquis d'audience réalisé lors du procès de Dominique Pelicot à Avignon, le 11 octobre 2024 ( AFP / Benoit PEYRUCQ )
La cour d'appel de Versailles a autorisé que le corps de Sophie Narme, agente immobilière de 23 ans violée et tuée en 1991 à Paris, soit prochainement exhumé afin d'écarter ou confirmer une éventuelle responsabilité de Dominique Pelicot, a appris l'AFP vendredi.
Elle a ainsi donné raison à Béatrice Zavarro, l'avocate de celui qui est surnommé "l'ogre de Mazan" pour avoir orchestré pendant une décennie des viols par des inconnus sur son ex-épouse Gisèle à Mazan (Vaucluse), dont la demande initiale avait été rejetée en avril.
"C'est une petite victoire judiciaire car il nie toute implication", a déclaré Mme Zavarro.
"Le but est de retrouver quelque chose (sur ce corps, NDLR) qui puisse identifier l'auteur des faits, comme voir si une trace puisse appartenir à Dominique Pelicot ou pas", a-t-elle ajouté.
Selon l'avocate, son client de 72 ans "confirme que c'est un des moyens pour arriver à exclure son implication, sa responsabilité".
"La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles a effectivement rendu un arrêt le 7 novembre dans la procédure concernant le viol et le meurtre de Sophie Narme (...) Cette décision a pour effet d’ouvrir la voie à l’exhumation", a indiqué de son côté le parquet général à l'AFP.
Il s'agit de l'un des deux cold case pour lesquels Dominique Pelicot, définitivement condamné fin 2024 par la cour départementale du Vaucluse à 20 ans de prison pour l'affaire des "viols de Mazan", est également soupçonné et mis en examen.
En décembre 1991, Sophie Narme avait été violée puis tuée en faisant visiter un appartement du XIXe arrondissement de Paris. Son corps, roué de coups et à demi-dévêtu, avait été ensuite découvert par le directeur de son agence.
L'auteur n'a jamais pu être identifié mais des doutes ont été récemment émis après que Dominique Pelicot a partiellement reconnu son implication dans la tentative de viol en Seine-et-Marne en 1999 d'une autre agente immobilière, après avoir été confondu par son ADN.
Les deux femmes avaient été déshabillées de la même manière et une forte odeur d'éther avait été sentie sur la scène du crime pour Sophie Narme, substance utilisée pour agresser l'autre agente immobilière en 1999.
Egalement pour Béatrice Zavarro, Sophie Narme a pu être victime de François Vérove dit "le Grêlé", un tueur et violeur en série recherché depuis les années 1980 et décédé depuis.

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