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La "marche" d'Emmanuel Macron suscite intérêt et crispations
information fournie par Reuters 07/04/2016 à 12:58

EMMANUEL MACRON SUSCITE INTÉRÊT ET CRISPATIONS AVEC SON MOUVEMENT "EN MARCHE !"

EMMANUEL MACRON SUSCITE INTÉRÊT ET CRISPATIONS AVEC SON MOUVEMENT "EN MARCHE !"

par Elizabeth Pineau

METZ, Moselle (Reuters) - En lançant, avec l'aval de François Hollande, un mouvement politique affranchi des partis traditionnels, Emmanuel Macron trouble le jeu à un an de l'élection présidentielle et suscite autant de crispations que de réactions favorables.

L'ancien banquier de 38 ans a porté mercredi sur les fonts baptismaux "En marche !", avec l'intention proclamée de travailler avec des gens de gauche comme de droite pour faire sauter les "blocages" de la société française.

"Je suis d'un gouvernement de gauche et je l'assume totalement avec les valeurs auxquelles je crois et ce qui me caractérise. Mais je veux travailler avec des gens qui se sentent aujourd'hui à droite, aussi", a-t-il dit à Amiens.

Il s'est défendu d'entretenir des ambitions élyséennes au moment où la cote du chef de l'Etat est au plus bas et la sienne au plus haut, loin devant celle du Premier ministre.

François Hollande avait été informé de cette initiative, lancée avec un clip digne d'un candidat présidentiel américain.

"Cela ne lui pose aucun problème, il sait qu'Emmanuel Macron sera loyal", assure un proche du président.

Manuel Valls, qui est souvent apparu irrité par le franc-parler de son ministre, est loin d'être aussi positif, même si son entourage affirme qu'il a aussi été prévenu.

Interrogé par des journalistes en marge du conseil des ministres franco-allemand qui s'est tenu jeudi à Metz, il a répondu : "Je n'ai pas de temps à perdre avec ça".

A la question de savoir si le clivage droite-gauche était dépassé, il a ajouté : "C'est un beau clivage".

BROUILLAGE DES LIGNES POLITIQUES

Le brouillage des lignes politiques est la marque de fabrique de François Hollande, qui tente d'élargir la palette de ses soutiens en vue de la présidentielle de 2017, comme il l'a fait après la première moitié de son quinquennat.

Son virage social-démocrate, avec le pacte de responsabilité considéré comme une trahison par une partie de la gauche, a déjà été inspiré par Emmanuel Macron, qui était à l'époque son conseiller.

La "loi Macron" qui prévoit la libéralisation de l'économie dans toute une série de domaines et la réforme très controversée du Code du travail, sont de la même veine.

Le président français juge donc que l'offre politique d'Emmanuel Macron peut servir ses intérêts pour 2017.

"Si le président de la République souhaite être à nouveau candidat à sa réélection, Emmanuel Macron, évidemment, l'accompagnera, notamment dans ce qui doit être un projet politique porteur d'avenir", a déclaré le député socialiste Pascal Terrasse sur iTELE.

L'initiative a été très diversement accueillie.

A droite, l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, de sensibilité centriste parmi Les Républicains, se félicite d'un mouvement qui "va plutôt dans la bonne direction" et estime que le jeune ministre pourrait travailler avec son champion pour la présidentielle de 2017, Alain Juppé.

"Je ne vois aucune incompatibilité entre Emmanuel Macron et Alain Juppé. Là, il y a peut-être pour l'avenir des signaux intéressants", a jugé le sénateur sur France 2, évoquant l'idée d'avoir "des partenariats", un peu comme la grande coalition en vigueur en Allemagne entre chrétiens et sociaux-démocrates.

CRISPATIONS À GAUCHE

Même son de cloche chez le président du Medef, Pierre Gattaz, qui "aime bien l'initiative d'Emmanuel Macron" et qui, a-t-il dit sur France Inter, peut permettre de "lancer un grand débat en France à un an d'une échéance extrêmement importante".

C'est à gauche, dont Emmanuel Macron est la bête noire, que les crispations sont les plus fortes.

Pour le cofondateur du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, la ficelle tirée par François Hollande est un peu grosse.

"Vous et moi, on ne sait pas très bien qui manoeuvre pour qui dans cette histoire, mais on voit bien qu'ils sont en pleine préparation de la campagne présidentielle de François Hollande", a-t-il déclaré sur France Info.

Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste, a estimé qu'Emmanuel Macron et, par ricochet, François Hollande, montraient leur vrai visage à travers cette initiative.

"Le ni droite ni gauche est le masque de ceux qui finiront à droite", a-t-il dit sur BFM TV.

Le Premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, qui tente d'apaiser un parti au bord de l'explosion, est quant à lui réservé face à un ovni politique qu'il a souvent critiqué.

"S’il contribue à élargir la majorité, son apport est positif. S’il provoque crispation et réduction son action l’est moins. Il a le choix des armes. S’il veut changer le centre de gravité de la gauche, il fait fausse route."

"Actuellement c’est plutôt Eric Cantona que Didier Deschamps", a-t-il dit dans Les Echos.

Le premier était un joueur génial mais individualiste, le second était un porteur d'eau qui se mettait au service du collectif et qui est devenu l'entraîneur des Bleus.

(Avec Service France, édité par Yves Clarisse)

5 commentaires

  • 07 avril 14:11

    M736 ... LAVAL et HOLLANDE ça va de paire....


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