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La guerre des paillotes relancée en Corse
information fournie par Reuters 03/06/2019 à 17:21

LA GUERRE DES PAILLOTES RELANCÉE EN CORSE

LA GUERRE DES PAILLOTES RELANCÉE EN CORSE

PARIS (Reuters) - Vingt ans après le scandale politico-judiciaire provoqué par l'incendie d'un restaurant de plage corse par des gendarmes sur ordre du préfet Bernard Bonnet, la guerre des "paillotes" a connu mardi un spectaculaire regain d'activité dans l'île.

Un contrôle de gendarmerie sur des établissements situés dans le sud de la Corse a abouti à la confiscation de matériel installé illégalement sur le sable et ajouté un peu plus de tension entre des paillotiers qui, en représailles, ont occupé la mairie de Porto-Vecchio et la préfecture de Corse, qui refuse toujours de délivrer des autorisations.

Cette opération, qui a mobilisé une quarantaine de gendarmes, visait quatre établissements situés notamment sur la plage paradisiaque de Palombaggia, commune de Porto-Vecchio.

"Une paillote n’avait pas sorti de matériel, mais trois autres étaient dans l’illégalité", a détaillé le procureur de la République, Eric Bouillard, qui menait l'opération, évoquant la saisie de 80 transats, d'une vingtaine de parasols et autant de tables de plage de deux établissements par les gendarmes qui ont dressé un constat pour "occupation illégale et construction illégale sur le domaine public maritime pour une troisième".

"Les règles ont été énoncées, mais certains ont dit qu’ils gagnaient de l’argent et préféraient payer les amendes; ils ont leur logique, mais il faut respecter les règles", a-t-il dit.

Le bras de fer n’est pas prêt de cesser entre certains paillotiers, proches de la majorité nationaliste territoriale et les services de l’Etat, qui veillent à l’application de la loi et ont refusé début mai 86 autorisations d’occupation temporaire (AOT) du domaine public maritime, le sésame pour occuper de manière commerciale la plage, sur les 322 déposées.

LÉGISLATION DURCIE

Un choix motivé par un durcissement de la législation qui protège les sites remarquables, notamment le plan d’aménagement et de développement durable de la Corse (Padduc), adopté par l’assemblée de Corse, qui sanctuarise certaines plages.

Un collectif de professionnels du littoral s’était constitué dans la foulée en évoquant entre autres l’argument économique et en appelait à la majorité nationaliste territoriale.

Le même collectif avait annoncé à la presse le 23 mai que certains paillotiers monteraient leur installation en début de saison touristique "avec ou sans autorisation" tout en s’indignant sur la rigidité préfectorale.

Dans une lettre adressée à la préfète de Corse et rendue publique, le président de l’exécutif corse, Gilles Simeoni a demandé la tenue d’un "débat serein".

"Cela fait des mois que l’on essaie de trouver des solutions apaisées pour un moratoire concernant la saison 2019, mais en voulant mettre de l’ordre, la préfecture cause du désordre", souligne Laura Furioli, conseillère territoriale nationaliste à l’assemblée de Corse et présidente de la commission ad hoc en charge de la question littorale.

Des contrôles, menés quotidiennement depuis la fin mai par les gendarmes sur des établissements de plage ont abouti à une quinzaine de constats selon le parquet, qui estime toutefois que la guerre des paillotes n’aura pas lieu une seconde fois.

En 1999, la paillote "Chez Francis", sur la rive sud du golfe d’Ajaccio, avaiet été incendiée de manière nocturne et rocambolesque par des gendarmes sur ordre du préfet déchu et condamné depuis, Bernard Bonnet.

(Edité par Yves Clarisse)

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