PARIS, 8 novembre (Reuters) - L'Union des industries
chimiques (UIC) entend profiter des prochaines échéances
présidentielle et législatives en France pour plaider
l'instauration d'un cadre juridique et réglementaire plus souple
afin d'améliorer sa compétitivité et faciliter ses
investissements.
C'est dans cet esprit que l'UIC a commandé au cabinet
Advancy une analyse stratégique portant sur l'évolution de
l'industrie chimique en France à l'horizon 2030, a déclaré mardi
son président Pascal Juéry.
Le secteur français, en croissance à fin août 2016 malgré
une conjoncture peu porteuse, a des atouts qui ne sont pas
pleinement exploités, a-t-il dit lors d'une conférence de
presse. Pour pouvoir "transformer nos atouts qui sont réels",
l'UIC a la volonté de mettre l'industrie de la chimie "au coeur
des débats présidentiel et législatif", a-t-il ajouté.
Le secteur, second contributeur à la balance commerciale
française, emploie 157.000 salariés et pèse 75 milliards d'euros
de chiffre d'affaires, généré par 3.200 entreprises. Face aux
grands chimistes que sont Arkema AKE.PA ou Solvay SOLB.BR ,
95% de ces sociétés sont des PME.
"La chimie est tirée par les besoins du marché. Il y a un
véritable potentiel lié aux nouvelles technologies dont les
matériaux de pointe sont utilisés dans l'automobile et
l'aéronautique", a indiqué Pascal Juéry.
Mais, a-t-il poursuivi, ce potentiel "pourrait s'exprimer
pleinement si certaines mesures étaient prises".
Selon l'étude du cabinet Advancy, la valeur ajoutée du
secteur pourrait passer de 17 milliards d'euros en 2015 à 24
milliards en 2030 et créer 60.000 emplois durables.
Pour y parvenir, il faudrait notamment garantir un accès
durable et compétitif aux sources d'énergie, simplifier la
réglementation, promouvoir l'attractivité des plates-formes
chimiques et favoriser le développement des filières innovantes,
a expliqué Pascal Juéry.
Sur les huit premiers mois de l'année, la chimie française a
été dopée par le dynamisme de ses spécialités.
La production de cette industrie, la deuxième en Europe
derrière l'Allemagne, a ainsi progressé de 1,2% en volume par
rapport à la même période de 2015.
Les spécialités (peintures, vernis, adhésifs) inscrivent sur
cette période une progression de 6,7% quand la chimie organique,
affaiblie par la baisse des prix du pétrole, s'est repliée de
1,5% à fin août.
Sur cette période, la balance commerciale de l'industrie est
excédentaire de 5,1 milliards d'euros, ce qui correspond à une
contraction de 600 millions d'euros par rapport à la même
période de 2015 à cause de ventes moins soutenues, en
particulier dans la chimie organique.
Dans ce contexte, l'UIC a confirmé sa perspective d'une
hausse de 1% de sa production pour la totalité de l'année 2016
après la progression de 0,9% réalisée en 2015, les spécialités
chimiques devant afficher une croissance de 1,5% contre 0,5%
pour la chimie organique.
(Noëlle Mennella, édité par Dominique Rodriguez)
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer