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L'AMF sanctionne Iliad et son ancien DG Maxime Lombardini
information fournie par Reuters 29/04/2019 à 15:33

L'AMF SANCTIONNE ILIAD ET SON ANCIEN DG MAXIME LOMBARDINI

L'AMF SANCTIONNE ILIAD ET SON ANCIEN DG MAXIME LOMBARDINI

PARIS (Reuters) - L'opérateur télécoms Iliad et son ancien directeur général Maxime Lombardini ont été sanctionnés par l'Autorité des marchés financiers (AMF) pour des manquements liés à la tentative de rachat avortée de l'opérateur américain T-Mobile en 2014.

L'annonce avait à l'époque fait l'effet d'un coup de tonnerre : à la suite d'une information publiée par le Wall Street Journal, la maison mère de Free révélait dans un communiqué publié le 31 juillet 2014 avoir fait une offre sur T-Mobile US, un opérateur américain deux fois plus gros qu'elle en termes de capitalisation boursière.

Le groupe fondé et contrôlé par Xavier Niel mettait sur la table 15 milliards d'euros pour acquérir 56,6% de la filiale de l'allemand Deutsche Telekom.

Iliad a finalement été éconduit et le projet, qui aurait constitué la plus grosse opération de croissance externe de l'opérateur, est tombé à l'eau.

Le gendarme boursier français s'est penché sur ce dossier hors norme en ouvrant une enquête en 2014 sur les mouvements du titre Iliad. Elle débouche cinq ans plus tard sur des sanctions à l'encontre d'Iliad et de l'un de ses dirigeants.

Egalement dans le viseur, la banque UBS et deux de ses salariés ainsi qu'un gérant de fonds ont en revanche été mis hors de cause.

L'amende la plus lourde vise Maxime Lombardini. Celui qui est devenu depuis président du conseil d'administration d'Iliad devra s'acquitter de 600.000 euros pour "manquement d'initié".

La Commission des sanctions de l'AMF estime qu'il a mis à profit une information privilégiée pour ordonner la levée-cession d’options d’achat portant sur 7.000 de ses actions Iliad le 4 juillet 2014 et pour avoir procédé à la cession de 650 titres pour le compte de sa compagne, le 11 juillet.

Ces deux opérations ont permis de réaliser "des économies de pertes" de respectivement 185.768 euros et de 11.425 euros, fait valoir l'AMF dont le collège avait requis une amende d'un million d'euros contre le dirigeant.

UN PROJET ÉVENTÉ DANS L'EUROSTAR

"Compte tenu de ses fonctions de directeur général d’Iliad à l’époque des faits, le manquement de M. Maxime Lombardini à son obligation d’abstention d’utilisation d’une information privilégiée, une première fois à son profit, une seconde fois à celui de sa compagne, est d’une particulière gravité", souligne la commission des sanctions dans sa décision.

Pendant la procédure, Maxime Lombardini s'était défendu de tout manquement en faisant valoir notamment qu'il n'avait pas été étroitement associé au projet dont il ne croyait pas par ailleurs aux chances de succès, autant d'arguments rejetés par l'AMF selon laquelle il aurait du s'abstenir de toute opération.

La société Iliad est quant à elle sanctionnée à hauteur de 100.000 euros pour manquement à ses obligations d'information au public, le régulateur estimant qu'elle aurait dû communiquer plus tôt sur son projet, dont certains éléments avaient commencé à se répandre.

"(...) Iliad a(vait) attendu jusqu’au 31 juillet 2014 pour communiquer au public l’information en cause, alors qu’au plus tard le 24 juillet 2014, la société ne pouvait ignorer qu’elle n’était plus en mesure d’en assurer la confidentialité, manquant ainsi à son obligation de communiquer dès que possible toute information privilégiée", fait valoir l'AMF.

Iliad et Maxime Lombardini n'ont pas répondu à des demandes de commentaire sur ces informations.

Les deux salariés d'UBS sont en revanche blanchis. L'un d'eux avait découvert des éléments du projet sur l'écran du téléphone portable de son voisin dans l'Eurostar : le banquier mandaté par Iliad.

Il avait alors averti son supérieur hiérarchique qui avait fait diffuser l'information auprès d'autres salariés, conduisant la banque helvétique à prendre contact avec Iliad.

La commission des sanctions a estimé que les salariés et leur société avaient agi dans le cadre de leurs fonctions.

Un gérant de fonds qui avait cédé des actions Iliad a également été mis hors de cause, l'enquête n'ayant pas permis d'établir que la détention d'informations privilégiées était à l'origine de l'opération.

(Gwénaëlle Barzic, édité par)

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