Il sourit, semble hésiter un instant, puis finit par tendre une main rigide. Les huit jeunes danseuses âgées de 6 à 18 ans chargées d'accueillir Alain Juppé à la ferme d'insertion qu'il visite mercredi 6 avril à Bontemps-Lacour, dans la campagne martiniquaise, n'ont eu droit ni à une bise, ni même à un tapotage d'épaule.
Il a beau rappeler que « Jacques Chirac [lui] a communiqué sa passion des outre-mer », son conseiller Gilles Boyer a beau jurer que ce voyage est l'occasion de « marcher dans les pas » de l'ancien président, la filiation a ses limites. « Chirac, quand on le voyait sortir de l'avion, on était pétrifiés, c'est un exemplaire unique, depuis on a cassé le moule », glisse Paulin Bruné, ancien député RPR de Guyane. Ne demandez pas au maire de Bordeaux de singer ce « bulldozer » un peu hors normes. Les démonstrations d'affection, les embrassades chaleureuses, très peu pour lui.
Déçus du hollandisme
Pourtant, l'enjeu de ce déplacement est de taille. « En 2012, si Sarkozy a perdu, c'est parce qu'il n'a pas eu les outre-mer, en Martinique, la droite a une mauvaise image », affirme un militant LR de Fort-de-France. Effectivement aux Antilles, lors de la dernière présidentielle, on a voté massivement Hollande. De même, lors des régionales de décembre 2015, la gauche a obtenu d'excellents résultats. Mais avec Alain Juppé, tout pourrait changer, veulent croire ses soutiens...
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