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Hôpital: les fermetures de lits se poursuivent
information fournie par AFP 31/10/2024 à 07:15

Près de 4.900 lits d'hospitalisation complète (avec nuitée dans l'établissement) ont été supprimés en 2023 dans les hôpitaux publics et privés français, selon une étude de la Drees publiée jeudi ( AFP / SEBASTIEN BOZON )

Près de 4.900 lits d'hospitalisation complète (avec nuitée dans l'établissement) ont été supprimés en 2023 dans les hôpitaux publics et privés français, selon une étude de la Drees publiée jeudi ( AFP / SEBASTIEN BOZON )

C'est l'un des symboles de la crise de l'hôpital: près de 4.900 lits d'hospitalisation complète (avec nuitée dans l'établissement) ont été supprimés en 2023, confirmant une baisse continue de l'offre, avec 43.500 lits perdus depuis fin 2013, selon une étude de la Drees publiée jeudi.

Au 31 décembre 2023, les 2.962 hôpitaux publics, privés et privés non lucratifs disposaient très exactement de 369.423 lits d'hospitalisation complète, soit 4.867 lits de moins qu'en 2022 (-1,3%), selon le dernier bilan de la direction statistique des ministères sociaux (Drees).

Dans le même temps, 3.489 places d'hospitalisation partielle --sans nuitée-- ont été créées (+4,1%), pour arriver à un total de 88.504 places. Contrairement à un lit, une "place" de jour peut généralement accueillir plusieurs patients quotidiens.

Le repli du nombre de lits confirme selon la Drees "une tendance observée depuis plusieurs années", reflétant d'une part la volonté des pouvoirs publics de "réorganiser" les soins vers plus "d'ambulatoire", mais aussi les pénuries de personnel, qui ne "permettent pas de maintenir" tous les lits ouverts.

Depuis fin 2013, les établissements de santé ont ainsi perdu 43.500 lits d’hospitalisation complète, soit une diminution de l'offre de 10,5% en dix ans. Quelque 20.900 places d'hospitalisation partielle ont été créées parallèlement (+31%).

Le recul de la capacité d'hospitalisation complète est "plus rapide" ces quatre dernières années qu'avant la crise sanitaire: elle diminuait d'environ 0,9% par an en moyenne sur la période 2013-2019.

- Érosion constante -

La promesse de l'ex-ministre de la santé Aurélien Rousseau à l'automne 2023 de "rouvrir plusieurs milliers de lits d'ici la fin de l'année", n'a donc pas été tenue. Si les lits ferment, "ce n'est pas pour des raisons budgétaires", mais par "manque d'attractivité" des métiers du soin, avait-il alors assuré.

La diminution est toutefois "moins marquée" en 2023 qu'en 2022, année lors de laquelle les établissements ont perdu plus de 6.700 lits d'hospitalisation complète.

La Drees note encore, en 2023, un recul marqué des lits de psychiatrie (-2,4%), principalement dans le secteur public.

Les capacités de prise en charge en hospitalisation à domicile continuent en revanche d'augmenter (+4,1%) pour arriver à 24.100 patients pris en charge simultanément sur le territoire.

Largement dénoncé par les acteurs de la santé, l'effondrement du nombre de lits est quasi-constant depuis le début des années 2000, selon les données disponibles sur le site de l'Irdes (Institut de recherche et documentation en économie de la santé).

Le nombre de sites hospitaliers continue aussi de décroître "sous l'effet des réorganisations et restructurations" (-160 établissements publics ou privés entre 2013 et 2023, soit -5,1%), avec une baisse plus forte dans le public que le privé.

- Débat budgétaire -

Les soignants critiquent régulièrement ces fermetures de lits, qui saturent les services, mettent les équipes sous pression et accentuent les tensions dans les services d'urgences, faisant fuir de plus en plus de professionnels de l'hôpital.

Ces chiffres sont publiés en plein débat parlementaire sur le budget 2025 de la sécurité sociale dont le gouvernement veut contenir le déficit à 16 milliards d'euros contre 18 milliards en 2024.

L'augmentation des dépenses de santé dédiées au secteur hospitalier sera limitée à +3,1%, bien loin des +6% nécessaires, selon la Fédération hospitalière de France (FHF, secteur public).

Quatre syndicats du secteur de la santé (CGT, FO, Sud et Unsa) ont de leur côté déposé un préavis de grève courant du 4 novembre au 21 décembre pour protester contre ce budget.

La gauche entend pour sa part faire voter par l'Assemblée nationale, d'ici décembre, une proposition de loi PS --déjà validée par le Sénat-- pour fixer un nombre minimal de soignants par patient à l'hôpital.

1 commentaire

  • 31 octobre 10:48

    on a surtout vu que l etat a empéché la formation de 1500 internes pour nos hopitaux ... ce n est pas faute d avoir des francais qui veulent se former ... c est d abord la volonté de tous les derniers gouvernements d empecher la formation de francais ... beaucoup de francais n ont pas dautre choix que de quitter la France pour la Belgique ou d autres pays qui ont des besoins et forment en quantité ....


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