Alors que les hausses vont "probablement encore durer quelques mois", a prévenu le ministre de l'Économie, le gouvernement, qui a déjà annoncé un chèque exceptionnel de 100 euros en décembre pour six millions de ménages modestes, "travaille à des mesures supplémentaires", a indiqué Gabriel Attal.
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, le 22 septembre 2021. ( AFP / THOMAS SAMSON )
Alors que la Commission de régulation de l'énergie a annoncé lundi un nouveau bond des tarifs réglementés du gaz, de 12,6% TTC au 1er octobre , le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a assuré mardi 28 septembre sur CNews que "le gouvernement a parfaitement conscience du problème et voit parfaitement à quel point cela peut peser sur le pouvoir d'achat des ménages".
"On a une augmentation très forte (des tarifs de l'énergie, ndlr) qui suscite une inquiétude parfaitement légitime de nos compatriotes", qui "voient la facture de gaz flamber", a souligné le locataire de Bercy. "Ça peut être une augmentation de 350, 400 euros dans l'année pour une facture moyenne de gaz, c'est considérable", a indiqué Bruno Le Maire. Les Français "savent aussi que le risque c'est d'avoir une répercussion sur les prix de l'électricité au début de l'année 2022", a ajouté le ministre.
Et cette hausse "va probablement encore durer quelques mois", a-t-il averti, expliquant qu'elle était liée à une croissance qui "redémarre fort dans le monde, notamment en Chine" et à "des problèmes de stocks et d'approvisionnements".
Le gouvernement, qui a l'intention de suivre le dossier avec beaucoup d'attention, va apporter une "première réponse" à cette situation via le chèque énergie. En supplément du chèque de 150 euros distribué au printemps, "nous allons reverser immédiatement en décembre un chèque de 100 euros pour 6 millions de ménages modestes", a rappelé Bruno Le Maire. "Au printemps prochain, 150 euros seront de nouveau versé au titre du chèque énergie", a-t-il ajouté. "Ça ne compensera pas intégralement (la hausse, ndlr) mais c'est déjà un appui considérable", a-t-il souligné.
Le gouvernement travaille en outre "à des mesures supplémentaires", a annoncé sur Europe 1 le porte-parole de l'exécutif Gabriel Attal.
Vives réactions parmi les responsables politiques
Les tarifs réglementés du gaz, remis à jour chaque mois, ont connu une série de fortes progressions récemment. Ils avaient augmenté de 8,7% au 1er septembre, après plus de 5% en août et près de 10% en juillet.
Les cours du gaz sont à des niveaux très élevés en Europe en raison de divers facteurs : stockages bas, forte demande en gaz naturel liquéfié (GNL) en Asie et incapacité de la Norvège et de la Russie à augmenter leurs livraisons. La demande est aussi tirée par la reprise économique mondiale, à la faveur de l'amélioration de la situation sur le front de la pandémie de Covid-19.
Cette flambée provoque de vives réactions parmi les responsables politiques d'opposition. "Ce qu'il y a de plus scandaleux dans les augmentations folles des prix de l'essence, du gaz, de l'électricité, c'est que grâce aux taxes et à la TVA sur les taxes, plus les Français étouffent, plus l'État s'enrichit", a dénoncé sur Twitter la candidate du RN à la présidentielle Marine Le Pen.
"C’est une bombe sociale à retardement qui va venir très rapidement, comme les 'gilets jaunes'. C'est plus violent que les 'gilets jaunes', car cette hausse est bien supérieure à celle de la taxe carbone", a de son côté mis en garde sur France 2 l'ancienne candidate socialiste Ségolène Royal. Selon elle, trois décisions sont à prendre : "baisser les taxes" sur l’énergie, "limiter les marges des distributeurs" et "rétablir le tarif social de l’énergie".
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