PORT-AU-PRINCE, 10 février (Reuters) - Des manifestants ont
paralysé la capitale haïtienne lundi à l'appel des partis
d'opposition et du syndicat des conducteurs de microbus qui ont
décrété une grève générale de deux jours pour protester contre
le prix de l'essence.
Les organisateurs de la manifestation ont invité les
habitants de Port-au-Prince à rester chez eux pour ne pas mettre
leur vie en danger.
Seuls quelques incidents mineurs ont été signalés. La police
a indiqué avoir arrêté 20 personnes et avoir utilisé du gaz
lacrymogène pour disperser un petit groupe d'étudiants.
Un policier a été blessé à l'arme blanche dans le quartier
informel de Cité Soleil alors qu'il tentait de retirer des pneus
incendiés par des protestataires.
Haïti est plongé dans une profonde crise politique depuis la
démission en décembre du chef du gouvernement et la dissolution
du parlement, qui s'était montré incapable d'organiser des
élections municipales ou législatives depuis trois ans.
Le président Michel Martelly, qui doit remettre son mandat
en jeu à la fin de l'année, est sous le feu des critiques de
l'opposition, qui l'accuse de ne pas avoir formé un gouvernement
de consensus et réclame sa démission.
Les étudiants ont rejoint le mouvement de protestation, de
même que les conducteurs de microbus qui réclament une baisse
des prix de l'essence.
Haïti, qui bénéficie du programme d'achat de pétrole
vénézuélien à prix préférentiel (PetroCaribe), a vu sa dette
pétrolière s'envoler à près de 1,5 milliard de dollars.
En conséquence, le nouveau Premier ministre, Evans Paul, a
expliqué dans un communiqué que son gouvernement "ne peut pas
baisser le prix de l'essence, pas parce qu'il ne le veut pas
mais parce qu'il ne le peut pas".
(Amélie Baron; Tangi Salaün pour le service français)
)
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer